Jean Dominique Larrey : écrivain.

Date:
1936
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Credit: Jean Dominique Larrey : écrivain. Source: Wellcome Collection.

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    13e Année. - N° 8 1936 LE PROGRÈS MÉDICAL SUPPLÉMENT ILLUSTRÉ ‘Paraissant douze fois par an 4--1, Rue des Écoles — PARIS Les Belles Pages Médicales Jean » Dominique LARREY Écri va i n Les Mémoires et la Clinique chirurgicale de Larrey, écrit Delorme, « devraient être le vade-mecum des chi¬ rurgiens d’armée... ils constituent un véritable traité de chirurgie de guerre et le plus précieux document que nous possédions » sur cette chirurgie. Ce jugement est formulé soixante-seize ans ans après la publication des trois premiers volumes des Mémoires. La longueur du temps qui s’écoule entre le moment où le livre est imprimé et l’époque où on le juge définitivement est, il est vrai, mo ns importante, à considérer que les événements mêmes d’où est née l’expérience de l’auteur. « Espérant jouir du repos que vingt années d’une guerre très active devaient nous assurer, écrit Larrey, je formai le dessein de rassein hier les notes du journal de mes campagnes, pour les livrer à l’impression, et ren¬ dre, par ce moyen, mes tra¬ vaux profitables aux jeunes officiers de santé militaires ». Il a terminé à peine son pro¬ gramme, à la fin de 1811, et déjà il se prépare à prendre part à une nouvelle expédi¬ tion lointaine; c’est en 1817 que le quatrième volume des Mémoires est en état de pa¬ raître; puis, les souvenirs s’interrompent de nouveau, et, en 1841, seulement, un an avant sa mort, Larrey évo¬ que son rôle au cours des dernières tentatives napo¬ léoniennes, dans un livre intitulé Relation médicale de campagnes et voyages. Entre temps, ont paru: un Recueil de mémoires de chirurgie (1821), et la Clinique chirur¬ gicale, dont la publication, en cinq volumes, s’étage de 1829 à 1836. Comme il a jugé nécessaire, dans ses premiers ouvrages, de donner « tantôt l’esquisse rapide des principaux événements militaires..., tantôt la description succincte des lieux les plus remar¬ quables où son devoir l’a conduit», entremêlant dans son exposé les faits relatifs à son action personnelle, ceux auxquels il est subordonné, et « quelques objets intéressant l’histoire naturelle, la constitution physique des habi¬ tants des contrées » où il se trouve transporté, les « mala¬ dies endémiques au climat » et « les moyens d’hygiène qu’il convenait de mettre en usage», il cède, dans sa deuxième entreprise, « au besoin de faire connaître aux jeunes chirurgiens qui suivent ses leçons de clinique, et surtout à son fils, qui entre dans la carrière de la méde¬ cine, le grand nombre de faits qu’il a observés et recueillis sur la chirurgie militaire pendant ses quarante années de service», et vingt-six campagnes. Il ne saurait être ouestion de dresser ici le bilan de ce gigantesque labeur; Larrey a pris soin de le résumer dans l’introduction du premier livre de la Clinique, et de marquer, à propos de chaque question traitée, les progrès qui sont dus à son génie. Ses ouvrages ampli¬ fient et replacent dans le temps ses publications scien¬ tifiques, jetées, jusque-là, à la volée; ils les réunissent en un tout, que de rares an¬ nées de travail méditatif lui ont à peine laissé le temps de classer. Rochard ne sem¬ ble pas avoir raison quand il estime que « tous les écrits de Larrey portent la marque de productions improvisées sous la tente, à la lueur du bivouac». Les notes prises au jour le jour ne constituent que l’état provisoire des œu¬ vres qu’il a eu le désir d’édi¬ fier, en plein orgueil de jeu¬ nesse. Son plan a été exé¬ cuté, ses observations ont été rassemblées. Peut-on repro¬ cher à Larrey de ne pas faire étalage d’érudition, alors qu’il déclare avec tant de sagesse qu’il s’en tient à ce qu’il a vu, et que, de propos délibéré, il renonce à alour- Cliché Ciba. Larrey, par Girodet (Gravure de Pollet)