Du traitement des difformitiés de la taille par la méthode d'inclinaison : (sans lits mécaniques), employé dans l'institut orthopédique spécial du Docteur Tavernier.

  • Tavernier, A. (Alphonse), -1850
Date:
[between 1840 and 1849?]
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Credit: Du traitement des difformitiés de la taille par la méthode d'inclinaison : (sans lits mécaniques), employé dans l'institut orthopédique spécial du Docteur Tavernier. Source: Wellcome Collection.

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    <§)®9» <cccCCC redressement puisse être durable; il faut, en un mot, obtenir ce qu’on appelle la consolidation. Or, voyons si au moyen de notre appareil cet effet peut être ob¬ tenu , et s’il peut l’être plus sûrement que par l’emploi des procédés orthopédiques ordinaires. Ces moyens sont de trois ordres , qui comprennent les exercices gymnastiques, les appareils à pression et les machines à extension. Nous ne parlerons pas des deux premiers, qui, appliqués séparément, sont com¬ plètement impuissans , et qui, méthodiquement combi¬ nés , ne peuvent encore agir que d’une manière fort lente et toujours incomplète ; ce qui explique le dis¬ crédit où ils sont tombés dans l’esprit des hommes éclairés. Nous nous bornerons à exposer en deux mots comment agit l’extension, et nous comparerons ses effets avec ceux de la méthode d'inclinaison. La personne soumise à Y extension est condamnée à l’immobilité sinon générale et constante, au moins par¬ tielle et intermittente. Couchée horizontalement sur le dos, tout le jour ou au moins pendant une grande par¬ tie du jour, elle reste ainsi complètement immobile; tout au plus , d’après les modifications apportées ré¬ cemment aux lits extenseurs, lui est-il permis de mettre en mouvement les extrémités supérieures seules. Dans cette position, si peu en harmonie avec les besoins et les goûts de la jeunesse , si différente de celle qui est propre à l’espèce humaine dans la station bipède , et par conséquent si fertile en graves incon- véniens de toute espèce pour la santé et la morale, le jeune sujet, impitoyablement saisi par les hanches d’une part, de l’autre par la tête , se trouve placé entre deux puissances opposées qui, si elles sont mises en jeu avec peu de précaution , tendront à opérer l’écartement des articulations vertébrales, et par conséquent tous les accidens qui résultent de la distension des tissus fibreux, ou qui, trop ménagées , seront sans effet sur les cour¬ bures, et réduiront les résultats du traitement à zéro, ce qui a lieu le plus ordinairement. Or que peut-il résulter de ce décubitus prolongé, de ces tractions habituelles? Sans parler des dangers trop réels de la méthode d’extension , sans même énumérer les inconvéniens signalés dans tous les auteurs et que chacun peut deviner, examinons seulement ses effets locaux et immédiats sur la colonne. Le premier de ces effets est de tendre à écarter les différentes pièces qui composent la colonne vertébrale , après avoir distendu plus ou moins violemment les appareils ligamenteux etfi- bro-cartilagineux qui les unissent et donnent au rachis le pouvoir de résister aux forces musculaires ou autres qui pourraient le fléchir outre mesure ou le rompre. Ce premier effet de l’extension est donc essentiellement nuisible et contraire aux indications, puisqu’il aug¬ mente la flexibilité de la colonne épinière, et la met ainsi dans les conditions les moins propres à résister aux forces qui tendront sans cesse à l’infléchir, dès que le sujet, abandonnant le décubitus horizontal, repren¬ dra l’attitude qui lui est naturelle, et dans laquelle la colonne est appelée à résister à la double action du « c poids des nombreux organes qu’elle supporte et des muscles prépondérans. Aussi Delpech dit-il , en par¬ lant de personnes traitées par l’extension parallèle : « Nous avons observé qu’après deux et même trois » ans de traitement, durant lequel la hauteur de la » taille s’était fort accrue, la station ne pouvait avoir » lieu que sur des béquilles, et que le corps s’affaissait » autant et plus qu’auparavant, par la suppression des » points d’appui, désormais devenus indispensables. » En supposant aux procédés d’extension le pouvoir d’effacer les courbures de la colonne (ce qu’ils ne pour¬ raient faire, d’ailleurs, qu’à force de temps, de gêne et de douleur), on ne peut en tout cas leur reconnaître aucune des conditions nécessaires pour rendre la guéri¬ son durable. Ce que nous venons de dire de leur mode d’action suffirait pour appuyer cette proposition ; mais ce qui lui donne la force d’une démonstration , c’est le petit nombre d’exemples constatés de guérisons com¬ plètes et durables, ou plutôt c’est l’absence de guéri¬ sons authentiques, opposée aux innombrables insuccès ou demi succès dont tant de femmes portent les preuves accusatrices. Ainsi donc l’extension, comme base du traitement des difformités de la taille, ne saurait être qu’un moyen impuissant, s’il n’était, d’ailleurs, toujours incommode, pénible et quelquefois dangereux; et l’on ne saurait s’expliquer l’espèce de crédit dont elle a joui que par le talent des orthopédistes, par la discrétion forcée des familles et des jeunes personnes désappointées , et surtout par l’absence d’un meilleur moyen. Examinons de la même manière notre procédé dans ses effets immédiats, nous laisserons au lecteur le soin de conclure. C’est quand le sujet est debout que le traitement par la méthode d’inclinaison s’opère. C’est sans avoir cessé un instant d’être libre de tous ses mouvemens, sans avoir éprouvé fa plus petite douleur, sans avoir dû interrompre ses études, même celles de la musique et du dessin, que la jeune personne soumise à ce traite¬ ment voit bientôt sa taille se redresser graduellement et reprendre, au bout de quelques mois, les formes gracieuses qu’elle avait perdues. Ce prodige est facile à expliquer. Ce n’est pas en opérant des tractions sur les extrémités de la colonne vertébrale que notre procédé tend à effacer les courbures, c’est en inclinant simplement le tronc. Cette action, qui n’exige pas un grand effort, grâce à la souplesse des articulations vertébrales dans les mouve¬ mens latéraux, est produite par la courroie qui passe sur le côté bombé de la poitrine , dans le point correspon¬ dant à la convexité de la courbure. Cette position n a rien non plus d’incommode ; mais comme elle entraîne la partie supérieure du corps hors de la base de sustentation et tend à détruire l’équilibre, la personne, pour éviter la chute , ou plutôt pour faire cesser cette attitude in¬ solite , ramène ces parties vers le centre de gravité en se jetant sur la courroie, c’est-à-dire du côté opposé a celui vers lequel l’entraînait cette dernière. C’est donc £b @>8B8æ> v y,