Sur le traitement et sur quelques particularités cliniques de la maladie de Basedow (goître exophtalmique) / par R. Vigouroux.

  • Vigouroux, Romain, 1831-
Date:
1887
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Credit: Sur le traitement et sur quelques particularités cliniques de la maladie de Basedow (goître exophtalmique) / par R. Vigouroux. Source: Wellcome Collection.

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    15e ANNÉE. — 2* SÉRIE. T. VI. N° 43. BUREAUX : RUE DES CARMES, 14. 22 OCTOBRE 1887. Le Progrès Médical OBSTÉTRIQUE Hôpital de la Charité. — Service de II. P. BUDI3V. Hémorrhagie considérable par rupture trau- matique de varices des organes génitaux externes pendant la grossesse ; Par T. legry, interne des hôpitaux. L’apparition d’une hémorrhagie pendant les derniers mois de la grossesse éveille, en général, aussitôt l’idée d’un placenta prævia. Il faut bien savoir, cependant, que si l’insertion placentaire vicieuse est, en effet, la cause la plus fréquente des pertes sanguines survenant à cette époque de la gestation, il est un certain nombre de cas qui reconnaissent une étiologie toute différente. A cette dernière catégorie de faits se rattachent les hémorrhagies dues à la rupture de varices des organes génitaux externes. La véritable source de l’écoulement sanguin est si souvent méconnue, lors d’un accident de cette nature, et, d’autre part, la nécessité d’une inter- vention rapide est si urgente, que nous avons cru bon de publier l’observation suivante : Obs. Le 3 juillet, à une heure du matin, on apportait sur un brancard, dans le service d’accouchement de la Charité, une femme pâle, exsangue, qui avait eu, par les organes génitaux, unehémorrhagie considérable. La sage-femme qui l’accompagne complète le récit de la malade qui, vu son état de faiblesse ex- trême, ne peut répondre que d’une façon très insuffisante aux questions qui lui sont posées. Cette femme, secondipare, était arrivée à peu près au terme de sa grossesse, au cours de la- quelle elle n’avait présenté d’autre accident qu’un peu d'œdè- me des membres inférieurs survenu vers le cinquième mois, avec quelques crampes douloureuses dans les mollets. De- puis quelques jours, elle éprouvait des douleurs vagues dans les reins et la région hypogastrique. Le 2 juillet, à onze heures du soir, après une courte prome- nade, elle monte sur l’impériale d’un tramway pour rentrer chez elle. Elle s’asseoit par mégarde sur une des barres de fer qui séparent certaines places : aussitôt elle sent qu’elle perd du liquide. Le choc ayant été insignifiant, nullement douloureux, elle n’attache que peu d’importance à ce fait, et croit simple- ment perdre les eaux. Mais au boutde deux ou trois minutes, elle éprouve un grand malaise et se sent faiblir. Les personnes qui sont autour d’elle regardent le liquide qui s’écoule d une façon continuelle et qui forme sur le plancher une véritable mare. On voit que c’est du sang. On se dispose aussitôt à descendre la femme dont les forces décroissent de plus en plus et qui bientôt a une syncope. Elle est transportée sans connaissance dans une voiture et emmenée chez la sage-femme qui devait faire l’accouchement. Là, elle reprend connaissance. Son état de faiblesse est tel qu’on hésite à la monter et on la dépose au pied de l’escalier. On appelle à la hâte un médecin. Celui-ci examine la malade, de concert avec la sage-femme, pratique le toucher, et, ne trouvant pas la cause de l’hémorrhagie, conseille le transporté l’hôpital. Une nouvelle syncope survient au cours de cet examen. Pendant tout ce temps, l’hémorrhagie a persisté sans interrup- tion et toujours aussi abondante. Les coussins de la voiture sont couverts de caillots sanguins et complètement imbibés; le sang se répand à terre en formant une traînée continue, au moment du transport de la voiture chez la sage-femme, qui habite au fond d’un passage, et de chez la sage-femme sur le brancard qui doit servir à amener la malade à l’hôpital. [ Pendant ce dernier trajet, l’hémorrhagie s’arrête spontané- ment. Elle a duré une heure et demie environ; on ne peut éva- luer, même approximativement, la quantité de sang qui a été perdue, mais on peut affirmer que cette quantité est considé- rable, si l’on en juge, par le récit précédent et par l’état général de la femme au moment où elle entre dans le service. Pâle, blanche comme de la cire, elle reste étendue sans forces sur le lit où on l’a placée, et pour ainsi dire incapable du moindre mouvement. La respiration est accélérée : le pouls est très fréquent. La malade a repris connaissance depuis quelques instants; mais elle répond faiblement aux questions qu’on lui pose : parfois ses réponses sont incohérentes. Elle a constam- .1 tuent des nausées; elle a déjà eu quelques vomissements. Le sang ne coule plus. On examine les organes génitaux ex- ternes, et on trouve la partie supérieure de la petite lèvre gauche tuméfiée, violacée et qui est le siège d'une tumeur du volume d’une grosse noisette. En écartant cette lèvre, on voit, à la partie supérieure de sa face interne, au niveau du méat urinaire, une plaie peu étendue, à bords irréguliers, obturée par un caillot sanguin. Cette solution de continuité, irrégulière- ment circulaire, mesure environ cinq millimètres de diamètre. Sur la face interne de la petite lèvre droite, serpentent quel- ques ramuscules veineux assez développés. Sur la petite lèvre gauche, il y a également une saillie variqueuse, du volume d’un grain de millet, à deux centimètres au-dessous de la plaie. En aucun autre point, on ne trouve trace de varicosités. Il n’y a pas de varices des membres inférieurs. On pratique le toucher ; il n’y a pas de caillots dans le vagin. Le col est encore long; l’orifice interne est fermé. On ne cons- tate pas de contractions utérines. Les bruits du cœur fœtal sont bons ; à la palpation, on trouve que le fœtus se présente par le sommet en position occipito- iliaque droite postérieure. Les organes génitaux externes, la paroi abdominale, les membres inférieurs, tout souillés de sang, sont lavés avec soin, et on donne à la femme une injection de sublimé. Puis on applique sur la plaie de la petite lèvre de l’amadou et de l’ouate trempés dans du sublimé. Un gros tampon d’ouate est ajouté pour faire compression, et l’on maintient le tout à l’aide d’un bandage en T. On fait deux injections d’éther qui remontent momentanément la malade, et l’on prescrit la potion suivante qui devra être prise dans la nuit par cuillerée à bouche ; Julep gommeux 100 grammes. Rhum 60 — Extrait de quinquina.... 4 — Acétate d’ammoniaque ... 6 — On donne en outre de la glace contre les vomissements. Dans la nuit, il y a encore quelques syncopes de courte durée et la malade vomit plusieurs fois. A sept heures du matin, douleurs assez vives dans la région hypogastrique. A huit heures, l’état général est très amélioré. Le pouls, encore un peu faible, n’est plus accéléré. La femme a des dou- leurs qui reviennent toutes les dix minutes. Au toucher, on trouve qu’elle est en travail. Col presque complètement effacé. Dilatation de deux centimètres. Le caillot qui obturait la plaie de la petite lèvre gauche s’est détaché, et l’on peut voir dans sa profondeur des orifices vasculaires béants assez volumineux. Le thrombus s’est considérablement affaissé et offre à peine le volume d'une noisette. On place sur la plaie un tampon d’ouate trempée dans du sublimé et qu’on devra renouveler fréquem- ment. L’accouchement se termine à midi et quart par la nais- sance d’un enfant bien portant, du poids de 3.150 grammes. Après la délivrance, qui a lieu une demi-heure plus tard, on panse la plaie avec de l’ouate et du sublimé.