Masculin et féminin.

Monod, Wilfred, 1867-1943.

Date:: [1912?]

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Credit: Masculin et féminin. Source: Wellcome Collection.

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VA w y. / pseuüiH eî féminin (1) Dans le dictionnaire de Littré on trouve : « Homme. Animal raisonnable qui occupe le premier rang parmi les êtres organisés, et qui se distingue des plus élevés d entre eux par rétendue de son intelligence et par la faculté d’avoir une histoire... En ce sens, c'est un terme d'espèce qui comprend les deux sexes ». C est la vieille parole de la Genèse : <• Dieu créa l'homme à son image... Il les créa mâle et femelle ». La femme est homme, autant que... l’homme. Le langage, ici, obscurcit la clarté d'un axiome fondamental. Dans la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen », le mot homme est pris au sens philosophique de personne morale ; mais, dans la pratique, il est restreint par le terme de citoyen qui s’applique au seul mâle. Or. une totale déclaration des Droits de l’Homme implique des droits égaux pour le citoyen et la citoyenne. La répartition de l'humanité intégrale entre deux sexes n'est pas unique- ment un mystère d’ordre physiologique ; elle a une signification supérieure. L’humanité masculine et l’humanité féminine sont destinées à se compléter ; et cela, non seulement dans le domaine biologique, mais dans le domaine intellectuel, moral, social, spirituel. Et de même que le couple, seul, per- pétue la vie, c’est aussi la collaboration masculine et féminine qui crée le progrès dans tous les domaines, qui crée l'Histoire digne de ce nom, qui travaille à la réalisation de cette humanité future dont la beauté entrevue est le moteur secret de la politique universelle. Les planétariens rédigent un poème épique où alternent les rimes masculines et féminines. Malheureusement, des deux parties constitutives du genre humain, l’une tient 1 autre en tutelle : « La raison du plus fort est toujours la meilleure... Du côté de la barbe est la toute-puissance... Quia nominor leo ». A ce point de vue, les règles de la grammaire française éclairent les ar- canes du cœur masculin. i « Le genre est la distinction que l’on fait entre êtres mâles ou femelles...» Rien de mieux ; cela épargne des périphrases comme celles-ci : le rossignol... femelle, la girafe... mâle. Mais la grammaire ajoute : « On a donné, par analogie, le genre masculin ou féminin à des noms de choses qui ne sont ni mâles, ni femelles : le château, le pays, le bois, la lune, la cour, la grille ». Par analogie! Pourquoi le château est-il homme, et la cour femme ? (I) Discours prononcé au Musée social, a l’assemblée annuelle de la Uqua d'électeurs g puur le suffrage de* femme», le il février, sous la présidence de M. Ferdinand Buisson.