Extrait d'une partie du Rapport fait sur les nouvelles lunettes isoscentriques de l'ingénieur Chevallier.

  • Académie des sciences (France)
Date:
[1827]
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Credit: Extrait d'une partie du Rapport fait sur les nouvelles lunettes isoscentriques de l'ingénieur Chevallier. Source: Wellcome Collection.

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    (5) Au niomênt de terminer l'impression du présent rapport, j’ai reçu de la Société royale des arts du Mans le journal intitulé : UEcho de la Sarthe ; et malgré qu’il contienne des choses beaucoup trop flatteuses pour moi , dont je ne suis redevable sans doute qu’à la bienveillance du savant distingué qui a rendu compte de mon ouvrage d’une manière si précise, je me suis décidé à faire imprimer son Rapport comme étant une analyse parfaite de ce Livre, et comme permettant aux personnes qui liront cet exposé , de con¬ naître tout ce qui concerne leur vue , et de choisir les lunettes qui pourraient leur convenir. Rapport fait à la Société royale des arts du Mans, par M. Houdebert, secrétaire, sur un ouvrage intitulé : le Conservateur de la vue, suivi du Manuel de l’Ingénieur opticien; 4e* édition, revue, corrigée et presque totalement refondue pa l’ingénieur Chevallier ( le Chever. ) , etc. Messieurs , Je me félicite d’avoir été chargé de vous rendre compte de la 4e* édition que M. l’ingénieur Chevallier vient de publier de son ouvrage le Conservateur de la vue , dont il a bien voulu vous adresser un exemplaire. La lecture de cet ouvrage m’a été aussi agréable qu’utile. Au mérite d’un style clair, didactique, toujours correct , tel qu’il convient à l’enseignement des sciences abstraites, l’auteur joint l’art de jeter tant d’intérêt sur son sujet, qu’il y attache les esprits les moins habiles, comme les plus versés dans les matières physiques. Tous sont également flattés et surpris , les uns de se voir initiés sans efforts à des connaissances qu'ils croyaient au-dessus de leur portée; les autres, de trouver dans le livre qu’ils se figuraient n’être qu’élémentaire des théories neuves et profondes, des pratiques perfectionnées, des développemens qui attestent les progrès de la science et reculent ses limites. L’ouvrage est divisé en quatre parties : la première , qui est pour ainsi dire physiologique , traite de la nature et du fonds de la science ; la deuxième , intitulée Manuel de VIngénieur opticien, joint la pratique à la théorie; la troisième traite des instrumens d’optique; la quatrième, des instrumens de dioptrique. L’auteur débute dans la première partie par une description exacte de la conformation de l’œil ; il nomme et signale les muscles qui, comme des ressorts, en opèrent le mouvement ; et pour rendre en quelque façon palpable le mécanisme de la vision, il indique la manière de construire un œil artificiel qui ressemble à l’œil naturel, tant par sa forme extérieure que par ses parties constitutives intérieures, en rapporte les propriétés et les usages autant que l’art humain peut imiter la nature : de là il passe à la différence des vues , dit qu’elle dépend du plus ou moins d’aplatissement des yeux , et en conclut que les vues myopes et presbytes, tenant à un vice de conformation et non de constitution de l’œil, ne doivent pas être traitées comme des maladies. Il met dans la même classe les vues défectueuses, telles que le strabisme , les hémi-opsies ,1a nyctalopie , et indique le moyen de les corriger. Viennent enfin les maladies des yeux , sur lesquelles l’auteur s’étend en faisant connaître la manière de s’en préserver et de les guérir. Entre autres précautions propres à se conserver la vue, il recommande , i°. de ne pas s’exposer à des lumières trop vives , mais de graduer le passage de la lumière aux ténèbres et des ténèbres à la lumière ; 2°. de proportionner la durée du sommeil au repos dont les yeux ont besoin ; 3°. de se garder d’irriter les yeux par le frottement ; 4°. de s’abstenir d’excès en tout genre ; 5°. enfin l’usage des verres de couleur, sur l’avis d’un opticien expérimenté , qui appréciera les teintes qui conviennent à telles vues. De la définition bien précise qu’il donne des diverses parties de l’œil et de l’explication du mécanisme de la vision, M. Chevallier déduit les principes à suivre et les règles à pratiquer dans l’usage des lunettes appliquées aux différentes sortes de vues , qu'il réduit à cinq ; il assigne les numéros qui conviennent à ces vues, ainsi que les indices qui annoncent le besoin réel qu’on a de conserves ou de lunettes ; il conseille d’en avoir de deux sortes : l’une pour le jour naturel, l’autre pour la lumière; fait sentir l’inconvenient qu’il y a à acheter des lunettes au hasard, à se servir de monocles au lieu de binocles ; donne un expédient pour faire, à l’aide d’un fil, apprécier à l’opticien l’espèce et la capacité des verres convenables à telle vue, et une méthode pour se diriger soi-même dans l’usage des lunettes. 11 explique aussi comment certains vieillards, presque réduits à l’état de cécité, parviennent souvent plus tard à recouvrer la vue. M. Chevallier fait entendre dans sa préface qu’il a composé son livre principalement pour les gens du monde. C’est ce qui m’a engagé à m’étendre un peu sur cette première partie , parce qu’elle intéresse les hommes de tous les âges et de tous les états. La deuxieme, intitulée Manuel de /'Opticien, regarde plus particulièrement les savans et les artistes ; elle commence par le développement des'lois de l’optique. C’est en conséquence de ces lois que des verres convexes doivent être appliqués aux vues longues, et des verres concaves aux vues courtes. L’auteur s’occupe ensuite du choix et du travail des