Lettre [-Seconde lettre, - Suite de la Seconde lettre, - Troisième lettre] sur l'origine astronomique de l'idolâtrie & de la fable / [Dupuis].

  • Dupuis, 1742-1809
Date:
[1779]
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Credit: Lettre [-Seconde lettre, - Suite de la Seconde lettre, - Troisième lettre] sur l'origine astronomique de l'idolâtrie & de la fable / [Dupuis]. Source: Wellcome Collection.

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    Lettre fur V origine agronomique de U Idolâtrie & de la Fable. Par M. Dupuis , Profejfeur de Rhétorique > au Collège de Lifeux. LA manière avantageufe dont vous avez bien voulu parler dans votre Journal de Janvier du travail que j’ai entrepris fur le rapport de la Mythologie avec les Aftres, me fait un devoir de le foumettre à votre ju¬ gement. Afin de vous donner une idée de ma méthode , 8c une preuve de ion fuccès , j’en ferai l’applica¬ tion à la Conftellation du PoilTon auftral, pour expliquer ce que nous favons fur le culte du PoilTon en Egypte 8c en Syrie. S’il eft une idolâtrie qui puilTe juf- tifier la méprife des anciens Peuples, fur le véritable 8c l’unique objet qui méritoit leur adoration, c’eft fans doute le culte qu’ils rendirent à la nature en général, 8c en particulier aux agens puiftans de cette force in¬ connue qui imprimoit le mouvement 8C une efpèce de vie au grand Tout dont ils faifoient partie. L’homme, après avoir oublié Dieu, fe trouva tel qu’il eut été li, fortant des mains de la nature, feul au centre apparent de l’univers, frappé du fpeétacle que le ciel 8c la terre offroient à fes re¬ gards , il eût voulu pénétrer la caufe 8c l’origine de la chaîne qui unit toutes les parties de cet admirable ouvrage, 8c à laquelle il eft attaché lui-même. Il jouit des bienfaits de la nature, mais en efclave plutôt qu’en maître j rtout femble fait pour lui ; mais il ne commande à rien ; & fi la raifon qui l’éclaire femble lui donner la fupériorité fur les autres animaux ; elle ne lui montre dans l’homme que le premier des efclaves de la natiire ou de Ton auteur. Conduit à cette re¬ cherche par le fentiment de les be- foins 8c de fa dépendance, il inter¬ rogea tous les êtres, 8t chercha d’un œil curieux l’arbitre de fa deftinée, qui fembloit fe dérober à fes regards. Tout ce qui lui retraça des idées de force a&ive fur la terre, de bienfai- fance, d’éternité ou d’indépendance, fubjugua fes hommages, 8c la nature, eut des autels qui n’étoient dûs qu’à fon auteur : tant Dieu avoir imprimé un caractère de grandeur à fes ouvra¬ ges. Voilà l’erreur de l’homme; la feule dont il fe rendit coupable, lorf» que, forcé de reconnoître un maître , il écrivit fur le frontifpice du temple de la Nature 8c du Tems : « Je fuis »tout ce qui a été, tout ce qui eft, » Sc tout ce qui fera ; 8c nul mortel » n’a encore percé le voile qui me » couvre. » Le refte des erreurs que nous leur fuppofons, eft notre ou¬ vrage 6c celui de la ftupide ignorance de leur poftérité qui a mal compris le fens de leurs fçavans fimboles. Non, jamais les Sages égyptiens ne remirent le tonnerre dans les ferres d’un épervier, 8c ne crurent que l’u¬ nivers fût l’ouvrage du Bouc adoré à Mendés. Tranfportons-nous, pour les ju¬ ger, dans ces fiècles éclairés, où fleuri ffoient les Sçiences 6c rous les Aits, où l’on élevoit des monumens immortels à la Terre, 8c à la Lune , aux Conftellations, au Tems 8c aux Elémens; 6c où le cizeau du Sculr-