Conduite à tenir en cas d'entorse / par G. Dagron.

  • Dagron, Georges.
Date:
1899
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Credit: Conduite à tenir en cas d'entorse / par G. Dagron. Source: Wellcome Collection.

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    passa des poignes ignorantes et brutales des charlatans à la pulpe digitale de nos médecins masseurs. Du massage dans l’entorse. — Il y a quelque vingt ans, lorsqu’après une chute ou un mouvement de pied brusque, un malade consul¬ tait son médecin, celui-ci, après avoir diagnostiqué une entorse du cou-de-pied, conseillait des compresses résolutives d'eau blan¬ che et le repos au lit, en immobilisant le plus possible le membre blessé. Certes, le malade guérissait toujours au bout d'un temps variable et sans infirmité ;dans les cas bénins de foulure légère, le malade marchait le surlendemain de l’accident. Il semblerait que tout au¬ tre traitement ne pût avoir la prétention de remplacer cette sim¬ ple thérapeutique du repos au lit. Quoiqu’on fasse mieux aujour¬ d’hui, ce traitement, sans être parfait, est encore un des meilleurs : il n’est jamais nuisible. Mais des réputations plus ou moins légitimes de guérisseurs, de rebouteurs indiquèrent à des médecins observateurs que des améliorations au traitement étaient possibles tout au moins du côté du symptôme douleur. Quelques empiriques obtenaient, par des manœuvres dont ils ne connaissaient ni la portée ni l’importance, la diminution des douleurs, et ces réputations souvent transmises de père en fils, quelquefois justifiées, n’étaient, pas exemptes de ta¬ ches ; nombreuses furent les lésions que des manœuvres brutales ajoutèrent à des désordres articulaires dus à l’entorse ou à la contusion ; variable en fut la gravité depuis la compression trop forte jusqu’à l’arrachement du membre. Mais les rebouteurs qui usaient de manœuvres douces obte¬ naient d’heureux résultats : des frictions répétées au même point amenaient de l’anesthésie du ligament entorsé : c’est le procédé de ces rebouteurs qui devint le massage raisonné actuel, traitement rationnel s’il en fût, d’une application si facile et dont les résul¬ tats sont indiscutables ; car aux données analgésiques vinrent se joindre les effets sur la circulation et sur l'excitation des nerfs trophiques, c’est-à-dire sur la vitalité de tous les tissus de la région traumatisée. L’entorse présente des symptômes fonctionnels bien différents dans chaque jointure. Il est évident que la rupture d’un ligament du cou-de-pied ne peut être décrite comme celle d’un faisceau fibreux de l’articulation du coude, si nous voulons en montrer les troubles de la fonction : toute la différence tient dans ces quelques mots : la main prend ; le membre inférieur nous aide à nous te¬ nir debout et à nous mouvoir. Nous voyons déjà que les articula¬ tions du membre supérieur ont surtout besoin de souplesse, que celles du membre inférieur ont besoin d’assurance et de solidité, données physiologiques très importantes pour nous ; elles di¬ rigeront notre raisonnement lorsque nous traiterons des fractures, entorses, luxations de chaque membre. Malgré cette variété de localisation de l’entorse, les symptômes