Fracture de la grosse tubérosité de l'humerus droit : du rôle du massage comme moyen de diagnostic / par M. le Docteur Dagron.

  • Dagron, Georges.
Date:
1900?]
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Credit: Fracture de la grosse tubérosité de l'humerus droit : du rôle du massage comme moyen de diagnostic / par M. le Docteur Dagron. Source: Wellcome Collection.

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    sai quelques mouvements de rotation, mais là j’étais vite arrêté par la douleur : je ne commençai les mouvements actifs que vers le 15 août, ou tout au moins les mouvements actifs qui demandaient quelque effort. En général, vers la 4e ou la 5e semaine, dans les traumatismes de l’extrémité supérieure de l’humérus, suivant la gravité (fracture des tubérosités, écrasement de la tête humé¬ rale, fracture du col anatomique, fractures du col chirurgical et même fractures intra-deltoïdiennes), les mouvements passifs sont au complet ; le malade peut porter sa main sur sa tête. Ah ! certes, il n’a pas assez de force pour porter des poids impor¬ tants, mais si la force n’existe pas, la souplesse est très satis¬ faisante et fait présager une articulation prochainement indemne. Le malade s’aidant par le travail et l’exercice, parfait à lui seul sa guérison ; on peut l’abandonner au bout de 30 à 35 jours. M. O..., au 23° jour, avait presque tous ses mouvements pas¬ sifs ; le coude fléchi, le bras se relevait à £0° environ en avant, à 90° latéralement et à 45° en arrière. Ses mouvements actifs de rotation étaient à peine esquissés: nous avons expliqué ce re¬ tard; il put partir au Caucase, et sa demi-infirmité le gêna mo¬ dérément, puisqu’il put s’acquitter de sa tâche. Je le retrouvai le 12 octobre, 8 semaines après il existait un peu plus d’étendue dans les mouvements, mais il était facile de reconnaître que l’éducation musculaire n’avait pas été soigneu¬ sement dirigée. C’est ainsi que la rotation, qui aurait dû être sur¬ veillée et exigée, avait été négligée sous prétexte qu elle était douloureuse. Aussi les sus et sous-épineux étaient-ils contrac¬ turés ou atrophiés ? Il fallut reprendre en détail toute la mobili¬ sation de l’épaule et en une quinzaine de jours notre malade se servait aisément de son bras droit, accusant encore un peu de raideur dans la rotation externe forcée. Je pourrais multiplier les exemples des fractures où le symptôme de la crépitation paraissait ne pas exister,tan¬ dis que les contractures musculaires, en empêchant la mobilité des fragments l’un contre l’autre, étaient seules la cause de cette irrégularité. Le massage des groupes musculaires a donc son utilité comme adjuvant pour l’examen de la région blessée, et même, si la crépitation a été perçue avant tout massage, on ne saurait trop par¬ faire son diagnostic en recherchant avec exactitude les limites du mal : le massage, après avoir amené les grou¬ pes en résolution, permet l’examen approfondi et détaillé de la région malade et, par suite, de préciser les lésions et leur conséquence, indiquant mieux leur gravité et le mode d’intervention.