Lettre sur Minerve ou sur la lumière première, adressée à MM. les auteurs du Journal des Sçavans / [Dupuis].

  • Dupuis, 1742-1809
Date:
[1780?]
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Credit: Lettre sur Minerve ou sur la lumière première, adressée à MM. les auteurs du Journal des Sçavans / [Dupuis]. Source: Wellcome Collection.

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    verfelle en Egypte le jour de fa fête, comme nous l’apprend Hé¬ rodote. L. 2. c. 6i , qui ajoute que le but de cette cérémonie étoit myftérieux ; il eft évident qu’un pareil culte convenoit natu¬ rellement à la Déeffe du feu lu¬ mière.Les Chinois qui ont une fête femblable , fous le nom de Fête des Lanternes, difent qu’elle eft en honneur du Dieu du feu. ( Ofbek. f. 32.5.) On voit pour¬ quoi dans fon Temple à Athènes, on tenoit une lampe perpétuelle¬ ment allumée; pourquoi les Athé¬ niens inflituèrent en fon honneur les fêtes des Flambeaux ; pourquoi fes Adorateurs difoient d’elle qu’elle fourniffoit la lumière & préfidoit à fon ufage. Luminis minijlra 6* lucernarum moderatrix Minerva. (Arnobe contr. gentes. L. 4 ). On voit enfin pourquoi l’huile aliment naturel de la lumière, & l’olivier qui produit le fruit dont on l’exprime, lui furent confacrés. Les lampes furent fous fon infpec- tion ; rien de ce qui tient à la lu¬ mière ne lui fut étranger. D’après ce que nous avons dit plus haut, qu’elle étoit cette lu¬ mière éthérée qui circule au-defTus des Cieux , &c dont les affres font une émanation , le foleil dut lui- même recevoir d’elle la naiffance. Or , c’eft préciiement ce que nous voyons écrit fur les portes de fon fanètuaire , à Sais. Elle dit qu’elle eft la fubftance univerfelle qui a établi fon fiège au-delà des regards i des mortels, & que le foleil eft le fruit qu’elle a enfanté. ( Proclus in Timeum p. 30.) Ce qui eft exactement vrai, quand on entend par Minerve cette fubftance pure & chafte dont la lumière du fo¬ leil eft une émanation <k une image , fruit qu’elle a pu produire fans perdre fa virginité , & fans defcendfe jufque dans la matière. Mais comme ce foleil renferme aufli la propriété d’échauffer, qu’il ne peut recevoir de la chafte Mi¬ nerve , il l’empruntera du principe mâle, & Vulcain fera aufli fon Père. En effet, nous trouvons à la tête des Dynafties Egyptiennes pour premier Chef Vulcain, à qui on donne le foleil pourfils.Cicéron (de NaturâDeorum L,$. c.i /), nous dit que le foleil, le grand Dieu d’Héliopolis étoit fils de Vulcain ; & plus loin, c. 23), il nous dit que la première Minerve étoit mère d’Apollon ou du foleil. Ce qui a dû être , fi Vulcain & Minerve font le feu éther, principe de la chaleur & de la lumière que le foleil diftribue à l’univers , dont il eft le principal foyer, lui qu’Héraclite & Macrobe appellent fontem ignis Ætherei. (Macrob.Som. Scip. L. 1. C. 20 ). Cette fcurce découloit elle- même du feu éther qui circuloit autour du monde, 6z de cet Océan de lumière qu’habitoit Minerve : voilà pourquoi Porphyre, dans le même Macrobe Saturnal. L. 1. Q. ry. nous dit de Minerve qu’elle eft la vertu folaire , ou la fubf¬ tance pure dont il emprunte fa A • •