Du passé, du présent et de l'avenir de la pharmacie / par Charles Le Perdriel.

  • Le Perdriel, Charles.
Date:
1862
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Credit: Du passé, du présent et de l'avenir de la pharmacie / par Charles Le Perdriel. Source: Wellcome Collection.

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    cet art, dit depuis art hermétique, où la chimie devait trouver son berceau. Les législateurs, et surtout Moïse et Lycurgue, lui consa¬ creront la plus grande partie de leurs éludes et de leurs lois. Les prêtres de F Orient, à Memphis, à Thèbes et à Héliopolis , la gar¬ deront dans leurs temples, où, sous le nom d'Art sacré, elle sera l’objet de profonds mystères interdits sous les peines les plus sévères aux profanes mortels. Elle se trouvera mêlée à tout : à la morale, à la législation, à la philosophie; et Hippocrate sera le premier qui, d’après Celse, la séparera de la théosophie pour en faire une science à part. Elle restera flottante et indécise l’espace de six siècles , et se fixera au quatrième, dans cette fortunée Byzance où les lettres et les arts trouvèrent un refuge contre les secousses qui ébranlaient alors l’Occident. L’alchimie, sans s’en douter, la fera sortir de ses creusets, voyager, avec les Arabes conquérants, d’Alexandrie en Espagne, d’Espagne en France, où Lavoisier la trouvera entourée de l’ignorance enfantée par l’imagination du vulgaire. Ce ne sera qu’à cette époque que, dégagée de toute en¬ trave , elle prendra enfin son essor pour arriver à l’apogée de sa gloire et de son triomphe. L’esquisse rapide que je viens de vous présenter semble se rap¬ porter de plein droit à la médecine; mais en prenant un à un les noms des savants dont je résume en quelques lignes l’influence jusqu’au dix-huitième siècle, je trouve dans la manipulation con¬ stante des substances médicamenteuses des motifs suffisants pour faire rentrer ces considérations dans le cadre que je me suis tracé. « Peu importe le titre, dirai-je avec M. Planchon, l’érudit direc- 5) teur de l’Ecole de pharmacie de Montpellier; peu importe le titre en ces âges d’universalité de connaissances. Médecine, alchimie, 5) astrologie, pharmacie, tout cela se confond aisément dans les » personnalités éminentes qui brillent comme des phares dans la » nuit scientifique de ces temps obscurs. « Il est une chose qui étonne dans l’examen des sciences à leur origine : c’est que les Grecs et les Romains, si supérieurs en tout, qu’aujourd’hui même nous devons, dans beaucoup de cas, nous incliner devant eux, ne nous aient pas laissé de documents sur la question qui nous occupe. Faut-il admettre qu’ils n’avaient pas la moindre notion de la chimie, eux qui avaient fait de si rapides progrès en physique et se trouvaient constamment en rapport avec l’Egypte, ce berceau de toutes les connaissances humaines? La manipulation de l’or, de l’argent et du soufre aurait-elle amené au moyen âge seulement des découvertes importantes, et l’antiquité n’y aurait-elle su rien trouver? Ce n’est pas probable. Les poisons