Volume 4

Traité élémentaire de pathologie externe / E. Follin.

  • Follin, François Eugene.
Date:
1861-1888
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Licence: Public Domain Mark

Credit: Traité élémentaire de pathologie externe / E. Follin. Source: Wellcome Collection.

    812/896 (page 802)
    des bords de 1 organe ou sa base, tandis que la forme verruqucuse apparaît plutôt à la pointe ou à la partie antérieure de la langue. Cette première période, qui passe souvent inaperçue, peut durer un temps plus ou moins long. A mesure que la maladie se développe, on voit la tumeur augmenter de volume, devenir de plus en plus superficielle et faire saillie à la sur- face de l’organe ; parfois autour d’elle le doigt reconnaît d’autres petites nodosités, qui finissent par se réunir à la tumeur principale. Ces tumeurs sont dures, assez nettement circonscrites et s’enfoncent plus ou moins dans le tissu lingual. Bientôt le sommet devient le siège d’une ulcération. L’épithéliome superficiel se développe en élévation et en largeur; les papilles deviennent plus saillantes, leur surface se recouvre de petites croûtes épidermiques qui tombent spontanément ou sont arrachées par le malade, ces croûtes se reproduisent peu à peu et laissent bientôt à nu la substance même de la tumeur; à chaque déchirure, un léger suinte- ment sanguin se produit à la surface de ces papilles dénudées. L’ulcération une fois formée offre les caractères suivants : Dans la forme papillaire, elle est constituée par une plaque dure, d’une éten- due variable, présentant à sa sur- face une espèce de champignon <ouge, facilement saignant, hérissé de saillies séparées par des fissures plus ou moins nombreuses et pro- fondes; la portion périphérique est souvent recouverte de lamelles épi- dermiques blanchâtres, d’aspect verruqueux. L’ulcère creuse peu à peu en profondeur et en largeur. L’ulcération de l’épithéliome in- terstitiel est parfois superficielle et bourgeonnante ; d’autres fois le travail ulcératif se fait de dedans en dehors, et lorsque l’ulcère s’éta- blit, on trouve une caverne plus ou moins large et s’étendant dans la profondeur de la langue; cette cavité est anfractueuse, inégale, et offre de véritables bourgeons fongueux, sai- gnant au moindre contact, au plus léger mouvement de l’organe. Lors- qu’elles font saillie à la surface de la langue, ces fongosités acquièrent parfois un volume tel qu’elles remplissent en partie la cavité buccale. Quelle que soit la forme de l’ulcère, une sanie fétide, ichoreuse, en découle constamment et se mêle à la salive et aux aliments. A ce mo- ment apparaissent des hémorrhagies plus ou moins abondantes, parfois mortelles, l’engorgement des ganglions sous - maxillaires, l’envahisse- ment des parties voisines (plancher buccal, amygdales, voile du palais). L’engorgement ganglionnaire se produit en général lentement et sans \ W Fig. 177. — Cancer ulcéré de la langue avec enva- hissement des ganglions sous-maxillaires. (Th. Anger.)