Traité des maladies et épidémies des armées / par A. Laveran.

  • Laveran, Alphonse, 1849-1922.
Date:
1875
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Credit: Traité des maladies et épidémies des armées / par A. Laveran. Source: Wellcome Collection.

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    dans des conditions qui ne permettent pas d'admettre la contagion du prétendu virus rapporté d'Egypte par les armées française et an- glaise. Vers la fin de 1837, dit Ilairion, l'oplithalmie granuleuse apparut dans un pensionnat de jeunes demoiselles; Tune des élèves portait depuis quatre ans une blépharite granuleuse chronique, qui à cette époque s'éleva tout à coup à l'état aigu; c'est cette élève qui répandit la maladie parmi les pensionnaires qui couchaient dans des dortoirs étroits et manquant d'air. Le même auteur rapporte encore le l'ait suivant : Une jeune élève d'un pensionnat du llainaut ayant été prise dans le mois de mars 1853 d'une ophthalmie purulente aiguë après avoir été mouillée par la pluie, là maladie se répandit parmi ses couilisciples et quelques jours après vingt élèves s'en trouvaient at- teintes (1). En 1830, à l'orphelinat de Malines, une orpheline âgée de douze ans contracte pendant une promenade une ophthalmie catarrhale qui passe rapidement à la purulence, la maladie se propage el s'étend bientôt à tout l'hospice (2). En 1832 une épidémie analogue s'était développée dans la maison de refuge fondée à Paris pour recevoir les orphelins du choléra; cent cinquante enfants furent atteints, ainsi que plusieurs infirmiers chargés de leur donner des soins, la maladie se propagea dans les IXe et xiic arrondissements. Le fait suivant est donné par Mac Grégor et Mackenzie (op. cit., t. I, p. 680) comme un exemple de conjonctivite puro-muqueuse née des influences atmosphériques et contagieuse. Le vaisseau négrier le Rôdeur, parti du Havre le 24- janvier 1819 pour la côte d'Afrique, reprend la mer après avoir embarqué 160 nègres, qui sont entassés à fond de cale et dans l'entre-pont; quinze jours après le départ des côtes d'Afrique l'oplithalmie se montre sur les nègres et se propage à l'équipage. En mer le Rôdeur fait rencontre d'un autre bâtiment dont l'équipage était aussi maltraité par l'oplithalmie. La situation de ces deux navires était fort critique, un marin du Rôdeur fut heureu- sement épargné et put diriger les navires jusqu'en Amérique. On peut prétendre, il est vrai, que l'oplithalmie régnait déjà sur les nègres au moment de l'embarquement. De nombreux exemples prouvent que. l'oplithalmie épidémique a été observée en Europe de tout temps et qu'elle n'a pas éclaté pour la première fois après la campagne d'Egypte. (!) Ilairion. Cité par L. Lâveran et Lustreman, Mém. cilé, p. 28. (2) Gouzée, Traité de rophlhalmie militaire.