La goutte à Byzance / par E. Jeanselme.

  • Jeanselme, Édouard, 1858-1935.
Date:
[1920]
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Credit: La goutte à Byzance / par E. Jeanselme. Source: Wellcome Collection.

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    nant sans aucune trêve, et l’empereur, retenu au lit, déplore ce contre-temps qui l’oblige à suspendre la poursuite de l’ennemi. Dans le camp adverse, les partisans de Glitziathlan (Kilidj-Arslan) s’imaginent que le basileus feint d’être malade. Des orateurs im¬ provisés raillent lourdement sa lâcheté et son indé¬ cision. Pendant qu'ils festoyent, des acteurs jouent un intermède satirique ayant pour thème la goutte : l’empereur est représenté sur son lit de douleurs entouré de ses médecins et de sa cour, et cette mas¬ carade secoue les barbares d’un immense éclat de rire. A cette nouvelle, le basileus est en proie à une violente colère et, la crise à peine terminée, il décide de poursuivre la campagne (i). L’empereur usait peu de médicaments. Durant ses crises, il se confiait aux soins de l’impératrice qui, par des frictions pratiquées avec art, atténuait quelque peu sés souffrances (a). L’empereur Alexis succomba aux complications viscérales de la goutte, après une longue et cruelle agonie (3). Pendant une course de chevaux, il est exposé à un vent très vif. La fluxion se déplace, elle quitte les extrémités pour envahir l’une des épaules. La plupart des médecins ne soupçonnent pas l’im¬ minence du danger; mais Nicolas Calliclès redoute que la fluxion ne se porte dans une autre voie et détermine une localisation incurable. Seul Calliclès juge nécessaire de provoquer une évacuation par des médicaments purgatifs (4). Mais les autres médecins, instruits de la grande répugnance de l’empereur pour toutes potions médicamenteuses (5) opinent en sens inverse. Alors Calliclès, prenant une voix grave, fait observer que la matière (üXtj), soustraite aux jointures des extrémités, a déjà reflué vers l’épaule et le cou ; qu’ensuite, si elle n’est pas évacuée (i) Alex., t. II, p. 3o8 sq. (a) Alex., t. II, p. 142. (3) Alex., t. II, pp. 366-383. (4) Aux tivwv xaOaptnwv xivtnatv, ibid., p. 367. (5) Ibid., p. 367.