La pathologie générale et la philosophie : coup d'œuil historique et critique sur leurs rapports réciproques / G. Pécholier.

  • Pécholier, G.
Date:
1868
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Credit: La pathologie générale et la philosophie : coup d'œuil historique et critique sur leurs rapports réciproques / G. Pécholier. Source: Wellcome Collection.

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    rencontre l’erreur, c’est surtout dans les questions de méthode que l’esprit humain a de la peine à conserver une sage mesure, de laquelle seule dépendent le bon et le mauvais emploi des procé¬ dés, quelque excellents d’ailleurs qu’ils puissent être en théorie. La méthode scientifique en est bien la preuve. Observer et in¬ terpréter ; classer les faits empiriquement saisis, sous les notions fondamentales et générales qui sont la condition même de toute science: voilà la voie indiquée. Où gît la véritable difficulté, c’est dans un prudent usage des deux côtés de la méthode : l’em¬ pirisme d’une part et l’à priorilisme de l’autre, sont là sollici¬ tant, selon les tendances de son esprit, le savant, qui, pour garder le droit chemin entre les deux écueils, a besoin de se tenir fer¬ mement appuyé aux principes sans les abandonner jamais. Mais hélas ! quelle force il faut avoir, quel amour sincère de la vé¬ rité, quelle défiance de l’imagination, quel mépris des séductions chimériques de l’intuition désordonnée, pour rester rigoureu¬ sement dans les limites étroites que nous venons de tracer ! Dans aucune science peut-être plus que dans la médecine, l’er¬ reur n’a été plus facile, et la fidélité à la vraie méthode plus rare. A part de trop rares exceptions, l’histoire de la médecine n’est que le récit des divagations des systématiques, ou tout au moins le procès-verbal des déviations que des esprits d’ailleurs souvent éminents ont fait subir à la vraie méthode. Quelques-uns ont péché par amour exagéré de l’empirisme, et une secte a existé qui, en haine des faux raisonnements, avait pris en horreur le raisonnement lui-même. L’empirisme brut était inscrit sur le dra¬ peau de cette secte-là, dont Hérophile fut le héros, en trouvant au moins un remède spécifique pour chaque symptôme morbide. Mais le plus grand nombre des médecins est parti d’hypothèses empruntées à telle ou telle secte philosophique en vogue, et a voulu plier l’expérience à quelques conceptions à priori. Le dogmatisme, le méthodisme et plus tard le galénisme des Arabes