Deux nouveaux cas de mal de Pott syphilitique / par Henri Pied.

  • Pied, Henri.
Date:
[1913]
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Credit: Deux nouveaux cas de mal de Pott syphilitique / par Henri Pied. Source: Wellcome Collection.

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    injection, les plaques saillantes se désagrégeaient rapidement, s'effaçant et laissant à leur place une fine poussière; aujourd’hui, 14 mars, huit injec- tions ont été faites ; de ces vastes lésions confluentes, il reste tout simple- ment une teinte bistrée légère de la peau, reproduisant les contours de l’ancienne zone malade et une seule plaque, de la grandeur d’une pièce d’un franc, au niveau de la partie inférieure de la cuisse gauche, plaque déjà affaissée, décolorée, sur laquelle se voient encore fort bien les stries caractéristiques. Après un pareil résultat, il est impossible de nier que nous ayons à faire, là, à un terrain spécifique. Le traitement semble avoir agi sur la sténose urétrale. La sonde béquille, n° 17, que nous passions avec un peu de difficulté, au début, et qui était fort serrée, entre et sort, aujourd’hui, librement. L’amélioration de la paralysie faciale a commencé nettement quatre jours après la fin du traitement bydrargyrique, le 17 mars; la paralysie a presque complètement disparu le 22 mars. Nous avons fait depuis une seconde série d’injections, à la fin de laquelle nous avons permis au malade de se lever et de reprendre progressivement ses occupations, en portant un corset léger en celluloïd, redressant et im- : mobilisant sa colonne vertébrale. La rétention vésicale est la même qu’au début, nous n’avons rien gagné de ce côté-là, mais la transformation de l’état général est profonde. Le vieillard émacié et décoloré qu’était le malade, il y a deux mois, a repris les couleurs et l’entrain de la vie. Il a suivi un mois sur deux le traitement < spécifique ; il a éprouvé encore, à trois reprises différentes, jusqu’en décembre ■1912, des crises douloureuses, à la fin des séries de traitement, mais ces crises n’ont duré que quelques heures. Depuis le début de janvier 1913, c’est-à-dire depuis neuf mois, le malade n’a pas éprouvé une seule des crises qui pendant trente ans onL empoi- sonné sa vie. Son poids a augmenté de 12 kilogrammes, il a repris les fonctions importantes qu’il remplit dans une grande administration. La rétention vésicale est tombée de 300 grammes à 200 puis à 75 et 50 grammes; la pupille gauche est toujours immobile, mais la paralysie faciale et la déviation de la langue ont à peu près complètement disparu. Des lésions aortiques, il reste seulement une tonalité métallique du second bruit. Le malade a quitté son appareil au mois de mai dernier, lorsque notre ami, le Dr Belot, nous eut certifié par l’examen radiographique la consoli- dation des lésions vertébrales. Pour laisser au Dr Belot toute son indépendance de jugement, nous lui avions adressé le malade sans indication, le priant simplement d’explorer par la radiographie sa colonne vertébrale, ajoutant que nous supposions qu’il y avait eu une lésion de la colonne dorsale, à partir de la cinquième vertèbre. L’examen du Dr Belot a confirmé la localisation des lésions vertébrales que nous avait fait pressentir l’examen clinique, alors que le transport du malade pour une radiographie était impossible. 11 a fixé, en oulre, d’une manière précise, leur limite inférieure. Voici le texte même du Dr Belot qui accompagnait l’envoi des épreuves.