Volume 6

L'homme et la terre / Elisée Reclus.

  • Reclus, Elisée, 1830-1905.
Date:
[1905-08]
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Credit: L'homme et la terre / Elisée Reclus. Source: Wellcome Collection.

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    (aient avec complaisance que la prosp'rilé d’un peuple se mesure à la quantité de fer qu'il consomme ; mais voici que cette parole se retourne contre eux, puisqu’ils ont cessé, et de beaucoup, d’ètrc les premiers : en i8S5 leur quote-part n’élaitplus que de 07 u/o, en i8g5 de 2Ü 0/0 en 1903 de 19 0/0; la production de la fonte passant en ces Irenle années de treize à quarante-six millions de tonnes, la quantité sortie des hauts fourneaux anglais a péniblement augmenté d'un quart et ii'atteint pas g 000 000 de tonnes. C’est un fait très suggestif f[ue la nation initiatrice de la grande industrie manufacturière dans le continent d'Europe se soit laissé enliser par la routine et soit dépassée mdnienant par scs rivales, en génie inventif et en applications savantes des nouveaux procédés industriels. Non seulement clic a été distancée par les Etats-Unis, qu’elle peut, à un certain point de vue, considérer comme appartenant à son type spécial de civilisation, mais on est étonné de voir que les exemples d’au- dace industrielle soient devenus rares dans la Grande Brelagnc et partent surtout d’Allemagne, de France, de Suisse, même d'autres pays moins avancés de l’Europe. L’industrie britannique par excellence, celle qui lui permit pendant si longtemps de cbanlcrsa propre gloire : « Britannia, raie Ue waves! » cette industrie est singulièrement menacée, non pas que les plus grands construcleurs ne soient encore ceux de la Clyde et des autres chantiers britanniques, mais, si les navires sontde provenance insulaire, rien n’empêche qu’ils ne passent en des mains étrangères et, précisément, un coup de bourse qui soudain bouleversa les marchés du monde entier acheta pour le compte de l’Amérique un si grand nombre de flottes commerciales appartenant à diverses compagnies anglaises, que, malgré les mensonges du fisc et des inscriptions offi- cielles, le premier rang pour le tonnage des navires et pour les bénéfices annuels de la navigation passa certainement pour un temps aux Etats- Unis. Bien plus, les célèbres paquebots transatlantiques attachés au port de Liverpool se virent dépassés en dimensions et en vitesse par d’autres villes flottantes construites par les Allemands; l’Angleterre en éprouva un grand dépit, mais le fait brûlai existe et les conséquences entraînant un recul relatif en sont inévilabiés. Néanmoins, la Grande Brelagne reste encore la première au point de vue des unités de combat , et la survivance des préjugés anciens gouverne les esprits avec une telle puissance que la nation anglaise