La maladie du sommeil et ses rapports avec la pellagre : observation autopsie examen histologique des centres nerveux / par Albert Calmette.

  • Calmette, A. (Albert), 1863-1933.
Date:
1888
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Credit: La maladie du sommeil et ses rapports avec la pellagre : observation autopsie examen histologique des centres nerveux / par Albert Calmette. Source: Wellcome Collection.

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    rouge de la pulpe nerveuse. La quantite du liquide cephalo- rachidien leur a paru augmentee *. • Griffon du Bellay, au Gabon (1865), a observe un ramollisse- ment notable de la protuberance; la substance cerebrate lui a semble piquetee de rouge; les meninges elaient injectees, les ventricules sains. . Guerin a note, a la Martinique (1869), dans plusieurs au¬ topsies, des phenomenes de congestion des meninges : il dit n’avoir trouve que Ires rarement le liquide cephalo-rachidien plus abondant qu’a l’etat normal, et son apparence elait tou- jours limpide. M. Berenger-Feraud, au Senegal, a constate l’hyperemie de la substance nerveuse, traduite par du piquete rouge sur les coupes du cerveau, et par un ramollissemenl notable de la pulpe cerebrale. « II a observe, dit-il. assez frequemment, non seulement l'augmentation du liquide cephalo-rachidien, mais l’existence d’une couclie concrete nlbumino-purulente, etalee sur la face infcrieure du cerveau, mix environs de la protuberance, concretion en lartgue de chat, tres analogue a ce qu’on observe dans quelques cas de meningite cerebro-spi- nale, lorsque la inort a ete Ires rapide, cl que la purulence n’est pas encore tres marquee *. » Enfin dans une autopsie, egalement au Senegal, M. Friocourt etM. Corre n’ont pas constate de lesions caracteristiques; le 9erveau et ses membranes etaient plutbt anemies qu’hypere- mies, et on ne trouvait aucune lesion apparente du tissu de l’encephale. On le voit, ces diverses observations se contredisent pour la plupart a peu pres sur tous les points, sauf sur l’existence de la meningite qui a ete notee,. cainine je l’ai dit, dans la plu¬ part des cas. 11 importe de remarquer pourtant qu’il s’agit, le plus souvent, de meningite cerebrale ou cerebro-spinale. Ces divergences considerables entre les auteurs que j’ai cites tiennent-elles a des erreurs de diagnostic? 11 est permis de le supposer pour quelques cas, mais non pour tous. Je crois plus conforme a la verite d’admettre que l’hypnosie n’evolue pas constamment de la meme maniere, el qu’a des modalites diverses de la maladie correspondent des lesions anatomiqucs 1 M. Nielly. Elements de pathologie exotique, 1881, p. 519. 1 Cite par M. Rey d’apres des notes manuscrites. Kafcfca un peu differentes. Le tableau symptomatique, d’ailleurs, est assez variable : on a observe, cliez certains malades, des con¬ vulsions, des contractures ou des paralysies, tandis que bon nombre d’autres somnolents succombent sans avoir presente ces phenomenes. 11 est evident que, chez les premiers, l’inflammation menin- giennc ne s’est pas limilee a la pie-mere bulbaire, spinale et cerebelleuse, car une simple lepto-meningite, coniine celle <pie j’ai decrite dans le cas de Nicolas Obaga, serait incapable de produire des troubles aussi profonds de 1’appareil locomoteur. L’existence de convulsions persistantes et de contractures so rattachent manifestcmcnt a une irritation des regions motrices de 1’encephale, soit de l’ecorce grise, soit du corps strie, soil de la portion motrice des pyramides dans le bulbe ou la pro¬ tuberance. Ces divers troubles, quand ils apparaissent, sont seulement consecutifs et variables dans leur intensite, de meme que la surabondance du liquide cephalo-rachidien, qui n’est pas con- stante, et qui, lorsqu'elle existe, est un simple resultat de [’irritation primitive de la pic-mere. Mais les syptomes permanents de la maladie du sommeil, ! ceux que j’ai trouves decrits dans toutes les observations que j’ai pu lire, ne sont nullement sous la dependance d’une lesion du cerveau. J’ai dit precedemment que la lesion originelle, chcz Obaga, me semble avoir eu pour siege la pie-mere bulbaire. Cette ! lesion, a coup sur. ne s’est produite que graduellement, lente- ment meme, et c’est a revolution analogue d’une lesion de meme nature, que doivent etre atlribues, selon toutes proba- I Elites, les symptomes d’embarras gastrique observes au debut *le l’hypnosie, ainsi que l’etat febrile. Durant eetle periode 'nitiale, si 1’irritation bulbaire est intense, la fievre l’est ega¬ lement, et doit necessairement s’accompagner de convulsions, de contractures ou de troubles sensitifs, pour peu que les por- hons motrices ou sensitives des pyramides soient interessees. ^lus tard, la congestion primitive de la pie-mere disparais- 8ant, il s’etablit un processus d’inflammation chronique qui i ?agne de proche en proche la surface du cervelet, de la pro- | ^berance et de la moelle; quelquefois du cerveau tout entier Telle doit etre, a mon sens, la marche des alterations anato-