Fifth annual Canadian conference on child welfare.

Date:
1926
Catalogue details

Licence: In copyright

Credit: Fifth annual Canadian conference on child welfare. Source: Wellcome Collection.

    288/294 (page 286)
    Nous fournissons aussi une alimentation pour au moins deux semaines et très souvent pour deux et trois mois pour la famille entière; soit que le mari purge une sentence de plusieurs mois en prison ou qu’il soit hospitalisé lui-même. I] nous arrive de rencontrer de pauvres tuberculeux qui sont dans l’impossi- bilité de pourvoir aux besoins de leur famille. La Société se compose de membres qui versent une cotisation annuelle et prennent à leur charge la confection des layettes et des articles de literie. On peut concevoir facilement la somme de travail que représentent bien au delà de 800 layettes. Chacune comprend 20 morceaux: trois petites robes de nuit, 3 langes, 8 bandes, 3 chemises et 8! serviettes de bébé, savon, serviettes de toilette, acide borique, huile de ricin et vaseline boriquée. Le petit trousseau de baptéme est aussi prété a toutes celles qui n’en ont pas; nous en avons plusieurs en circulation qui font l’orgueil et le bonheur de la jeune mère trop pauvre pour se le procurer. Celles qui font la visite de nos accouchées remplissent un rôle d’ordre moral, elles s’efforcent d’atteindre les Ames qui sont souvent en détresse; elles font l'éducation de la famille et s’efforcent par une sympathie chrétienne, des paroles encourageantes, de faire naitre dans ces pauvres cceurs meurtris une lueur d’espérance en des jours meilleurs. Que de fois avons-nous été témoins de désespoirs profonds au point de vouloir s’6ter la vie, alors jugez, Mesdames, de notre bonheur lorsque nous parvenons & adoucir ces angoisses morales et redonner les forces nécessaires pour que ces méres reprennent bravement leur tache de gardienne de leurs foyers. La vie nous est un don divin, alors efforcons-nous de la faire se transmettre, de l’alimenter dans la mesure de nos forces et de nos ressources en donnant à la mère indigente tous les moyens nécessaires de donner la vie à de pauvres petits qui ne demandent pas 4 naitre et qui pleurent leurs premiéres larmes dans le misérable taudis où souvent ni l’air ni la lumière ne pénétrent. Autant que possible nous déplorons ces abus en rapportant au comité d’hy- giène ces propriétaires qui exploitent ces misérables locataires avec ces logements malsains. Il est vrai que ces cas d'hygiène proviennent d’une grande incurie, mais il faut tenir compte de la démoralisation qu’apporte la privation de tout ce qui constitue la vie. La famille devient abétie, l’énergie est nulle, par conséquent elle n’est pas en mesure de réagir en déployant de nombreux efforts pour améliorer la condition qui fut de tout temps déplorable. Les femmes assistées sont tenues de fréquenter le dispensaire de notre petit hôpital le mardi et le vendredi de chaque semaine où elles reçoivent les consulta- tions du médecin en devoir, assisté d’une garde-malade. Après avoir répondu à un questionnaire régulier la patiente est inscrite sur le registre et suivie régulière- ment par la garde. Selon les circonstances pénibles dans lesquelles elle peut se trouver au moment de la naissance de son enfant, elle se présente pour son stage à l'hôpital qui est de deux semaines pour la généralité des cas. Un bon nombre d’entre elles ont dû rester 2 et 3 mois selon de certaines complications de la maladie et de situation. N'ayant pas de gîte, elles attendent de refaire leurs forces avant de recom- mencer à peiner pour gagner leur vie. _ Elles y reçoivent non seulement une aide maternelle à cette époque très critique de leur vie, mais aussi une formation maternelle, car c'est à bras ouverts que nous recevons chez nous ces pauvres mères délaissées et sans abri.