Hommage à Newton, par la "Royal Society" de Londres. Impressions d'un naturaliste / [Louis Blaringhem].

  • Blaringhem, Louis, 1878-
Date:
[1946]
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Credit: Hommage à Newton, par la "Royal Society" de Londres. Impressions d'un naturaliste / [Louis Blaringhem]. Source: Wellcome Collection.

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    Mais l’optique passionnait l’enfant dessinateur et peintre; la diffraction de la lumière, la théorie de l’émission prennent jour, avec de longues hésitations dans Opticks (1704). C’est bien la preuve des difficultés que subit le génie naissant dans le milieu le plus qualifié pour comprendre les progrès qu’en¬ traînent la concision, le résumé, guides essentiels qui écartent les critiques et discussions métaphysiques. Newton s’était exercé à la discipline cartésienne avec l’OEuvre capitale Principia dont j’ai vu le manuscrit corrigé par lui avant l’impression (1687) qui n’eut lieu qu’après l’intervention puissante de Ifalley, membre de la Royal Society. Cet Ouvrage est sans doute le monument scienti¬ fique le plus riche en intuitions et en démonstrations rigoureuses. O11 y trouve pour la première fois l’exposé de l’attraction universelle, le calcul du mouvement qui retient la lune autour du globe terrestre, calcul que Newton crut peu correct jusqu’en 1682, confirmé avec les découvertes de l’angevin l’abbé Jean Picart, de notre Académie Royale. Cette collabo¬ ration scientifique des deux Institutions fait de l’œuvre d lsaac Newton le tremplin solide des découvertes les plus imposantes par leur utilité et par leur rigueur, donne l’élan au normand Laplace après le parisien Jean Gallois et même à Augustin Fresnel qui s’efforça jusqu’aux dernières années de sa vie trop brève (1788-1827) d’ajuster la théorie de l’émission avec celle des ondulations dont il constatait l’existence par les franges de l’ombre. Je laisse ce sujet, qui est tout d’actualité, à l’examen de mes confrères mathématiciens et physiciens. Le Commerciam epùtolicum, de 1712, complète le Traité des fluxions né sans doute de l’interprétation mathématique des observations réfléchies de l’enfant construisant les jouets mécaniques, traité qui fut traduit en français et eut grand succès chez nos ingénieurs et forestiers par l’activité et la langue choisie de Georges-Louis Leclerc, Comte de Buffon qui visitait l’Angleterre; avec la collaboration d’un autre de nos anciens Henri Duhamel du Monceau (1700- 1782) Buffon peintre de la Nature, fit exécuter la rupture de poutres de chêne de son domaine de Montbard en Dijonnais et donna l’essentiel des formules qui régissent encore aujourd’hui les essais techniques de la résistance des matériaux, qu’il s’agisse des métaux, des pierres, plâtres et ciments. Buffon et Duhamel furent membres du Bureau de l’Académie des Sciences, le premier comme trésorier durant de longues années, le second comme Directeur élu à trois exercices. La traduction associe notre Compagnie au mérite du brillant représentant de la Royal Society. J’ai relu, avec curiosité intéressée, les démons¬ trations de notre ancien confrère Eugène Chevreul dans les Mémoires de notre Académie (1879); il attribue à Newton l’essentiel de sa théorie de l’éche¬ lonnement et de l’addition des couleurs par rotation des disques pour repro¬ duire le blanc; il réclame la priorité pour la découverte des effets de contraste, mais je crains fort qu’ici encore Newton ait fourni tout ce qui était solide et universel, cerveau négligeant ce qui est individuel ou accidentel pour marquer l’ordre et le principe.