Relation ... contenant les accidens de la peste, son prognostic, sa curation, les methodes employées pour traiter les malades, etc / [François Chicoyneau].

  • Chicoyneau, François, 1672-1752
Date:
[1720]
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Credit: Relation ... contenant les accidens de la peste, son prognostic, sa curation, les methodes employées pour traiter les malades, etc / [François Chicoyneau]. Source: Wellcome Collection.

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    Voici prefentement en peu de mots la méthode dont nous avons ufe pour la guerifon des Char¬ bons, qui en plufieurs circonftances a beaucoup du rapport avec la precedente. Jliethcde employée pour traiter les Charbons. N O u s avons obfervé ces fortes de Tumeurs pendant tout le cours du mal dans un très-grand^ nombre de Malades de toutes les Claifes, quoique moins fréquemment que les Buoons , re¬ marquant très fouvent dans les mêmes fujets ces deux fortes d’éruptions. ^ Ces Charbons fe prefentoient en différons endroits de l’habitude du corps , fur-tout aux Cuiffes,, aux Jambes , aux Bras , à la Poitrine, au Dos, plus rarement a la Face , au Col, au Bas-ventre. ^ Ils paroilfoient d’abord fous la forme d’une Pullule ou Fumeur blanchâtre, jaunâtre ou rouge⬠tre , pale dans fon milieu ou tirant fur le rouge obfcur, qui devenoit infenfiblement noirâtre crinta- cée, & fur-tout vers les bords , d'ailleurs bigarré fouvent de diverfes couleurs } de maniéré que. Félon celle qui prédominait, & l’excès ou le défaut de fenfàbiiité & d’élévation , on pouvoir mi don¬ ner le nom ou de Charbon Phlegmoneux , ou de Charbon Eryfipelateux , ou de Gangreneux. Nous attaquions d’abord toutes ces efpeces de Charbons par des {tarifications ,, faifant des tailla - cîes à droit & à gauche , dans le milieu, &fur les bords jUfqu’au vif •, 8c fuppôfe que l’efcarre fuc épais & calleux, on le cetnoit, emportant toute l’épaifleur & callofité, autant que la fituation des parties pouvoir le permettre. Nous n’avons pas trouvé à propos d’ufer dans ce traitement, des Cautères nélueîs ou potentiels , que nous mettons en ufage dans notre Province pour les Charbons ordinaires , parce que les ayant employez dans le commencement,nous avons obfervé qu’ils attiroient des inflammations fi confide- râbles, que la gangrené s’y mettoit bien-tot apres, & que les bords fe racornifloient. La Pierre a Cautere ne réüflifloit guete que pour les petits Charbons,qui guerifloienr prefque fans aucun fecours. Après avoir fearifié ces Tumeurs , on appliquoit pardelfus des Pîumaceaux chargez a un bon di? geflif j comme pour les Bubons, avec cette différence que nous en faifions retrancher les pourrif- lans , employant feulement la Theriaque, la Térébenthine , le Baume d’Arcæùs , & 1 Huile de Té¬ rébenthine *, & fuppofé qu’il y eut beaucoup de corruption , on ajoutoit les teintures d Aloës, de Myrrhe, de Camfre, &c. ' . . On mettoit fur les Pîumaceaux les Cataplames emollicns & anodins, ou fpintueux & refolutils , comme fur les Bubons , luivant la divetfité des indications, Dans la fuite des pememens , les lava¬ ges & injedions étoient employez de même que pour les Bubons, Clivant 1 exigeante des cas > & fî dans le cours delà fiippuration les nouvelles chairs* croient d une fi grande fenfibilite que les di- geflifs appliquez caufaflent une douleur très-vive, comme nous^ lavons vu fouvent arriver , on Fubflituoit les Pîumaceaux chargez de nutritum avec tout le fucces poflibie. Méthode concernant les Malades de la cinquième CUjie. NOus croyons qu’il eft inutile d’entrer dans le détail de cette méthode, qui a été employ éc , & qu’on employé encore a&uellement pour la guerifon des Malades de la cinquième Claf- fe, dont les Hôpitaux fout remplis , parce que n’étant atteints d’aucun autre accident que des Bu¬ bons & des Charbons mal penfezou négligez -, & par confequent n’érant plusqueftion que des Abf- cès, des Ulcérés, des Filiales, des Schirres & des Callofités , que cette négligence & ces mauvais penfemens ont laifle après foi -, il ne s’agit plus auflî que de mettre en ufage la méthode expoféc ci- deflus , ou defefervir des moyens ufitez en pareil cas , fuivant les Réglés de l’Art. Nous remarquerons en Unifiant, que toutes les méthodes propoféesne font pas fi generales & Ci confiantes, qu’elles ne puiflent fouffrif des exceptions par rapport à certains cas particuliers, que nous avons obfervé pendant le cours de ce terrible mal, & qui ferviront de matière pour un mé¬ moire plus exad j mais elles pourront toujours fuflire pour l’inflrudion des jeunes Médecins 8c Chirurgiens engagez à traiter les Pefliferez , & en même temps pour que le Public fçache ce qu’il faut penfer de toutes ces méthodes fingulieres, & de ces prétendus fpecifiqucs fi vantez par le Peu¬ ple 8c par les Bmpyriques. A TOULOUSE, De 1*Imprimerie de J. GUILLEMETTE, Librake Juré de l’Univerfité , à U Porterie. AVEC ? E R M I S S l 0 tfx