Dictionnaire universel des sciences, des lettres et des arts ... / [Marie Nicolas Bouillet].

  • Bouillet, Marie Nicolas, 1798-1864.
Date:
1859
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Credit: Dictionnaire universel des sciences, des lettres et des arts ... / [Marie Nicolas Bouillet]. Source: Wellcome Collection.

    1748/1768 (page 1734)
    d'obéissance. On en attribue l’institution à saint Ba- sile, vers le milieu du iv® siècle. On distingue les Vœux simples, qu’on fait en particulier et sans au- cune solennité, et les V. solennels, qu’on fait dans l’Église, soit en entrant dans les ordres sacrés, soit en faisant profession dans les ordres religieux. Avant 1789, les vœux monastiques étaient ordi- nairement perpétuels, comme ils le sont encore partout ailleurs qu’en France. L’Assemblée consti- tuante, par la loi du 13 février 1790, prononça l’abo- lition de toute espèce de vœux; ils furent rétablis par le décret du 18 février 1809, mais avec certai- nes restrictions : il n’est permis de faire des vœux que dans les congrégations religieuses autorisées par l’État, et qu’après l’âge de 16 ans accomplis. Jus- qu’à 21 ans, leur durée ne peut dépasser 1 an;passé cet âge, l’engagement peut être porté à 5 ans. VOIÉ (du latin via). Il se dit surtout des grandes routes construites par les Romains, et qui menaient de Rome jusqu’aux extrémités de l’empire. Les voies romaines étaient remarquables par leur beauté et leur solidité : quelques-unes offraient jusqu’à quatre couches de dalles, reposant sur un lit de cailloux fort épais, liées entre elles avec un ciment très-dur, et soutenues latéralement par des marges en pier- res de taille. Outre les colonnes miliaires, qui mar- quaient les distances, on y trouvait, de dix en dix pas, des pierres carrées pour s’asseoir ou pour mon- ter à cheval. Les plus célèbres sont les voies Ap- pienne, Auréiienne, Flaminienne,eXc. V. chaussée. Voie publique. Voy. voirie. Én Anatomie, on nomme Voies l’ensemble de con- duits ou la série d’organes que parcourt une ma- tière quelconque dans le corps d’un animal. C’est ainsi que l’on dit : les voies urinaires, les voies bi- liaires, les voies digestives. Ces dernières se dis- tinguent en premières voies, la bouche, l’œsophage, l’estomac, les intestins; et en secondes voies, \es vaisseaux chylifères, lymphatiques et sanguins. En Chimie, le mot Voie s’emploie pour indiquer la manière de faire une opération ; on distingue la voie sèche, qui consiste à soumettre les substances à l’action du feu, et la voie humide, qui consiste à les traiter par les dissolvants liquides. En Jurisprudence, on appelle Voies de droit le recours à la justice suivant les formes légales ; F. de fait, les actes de violence, les mauvais traite- ments, les coups donnés à quelqu’un ; et, en parti- culier, tout acte par lequel on s’empare violemment d’une chose. Les voies de fait qui sont exercées contre les personnes sont poursuivies correctionnel- lement ou criminellement, selon leur gravité (Code pénal, art. 209-12 et 228-33 ). En Métrologie, on appelle conununément Voie une mesure de volume de l’ancien système, employée pour mesurer le bois de chauffage et le charbon. La voie de bois vaut 56 pieds cubes, ou 1,9195 stère; deux voies font une corde. Depuis l’établissement du système métrique, la voie a été remplacée par le stère. — La voie de charbon est, pour le charbon de bois, un saïc contenant 2 hectolitres, et, pour le charbon de terre, une quantité de 1000 kilogr. Voie lactée, Galaxia, vulgairement Chemin de Saint-Jacques, bande blanchâtre, irrégulière, due à une multitude innombrable d’étoiles trop éloignées pour être distinguées à la vue simple, et qu’on aper- çoit dans le ciel pendant les nuits sereines. Cette bande traverse le ciel en coupant l’Écliptiquc vers les deux solstices; sur une partie de sa longueur, elle est séparée en deux arcs qui se rejoignent d’un côté et de l’autre. En examinant la Voie lactée à l’aide de puissants télescopes, \V. Herschell a estimé à 50,000 le nombre des étoiles qui avaient passé sous ses yeux pend.ant une heure, dans une zone de deux degrés de largeur sur 30 de long. —La Fable attribue l’origine de la Voie lactée à quelques gout- tes de lait qui tombèrent de la bouche d’Hercule lorsqu’il était suspendu aux mamelles de Junon. VOILE (du latin vélum). Au masculin, ce mot désigne proprement cette partie du vêtement des femmes qui sert à couvrir le visage; il se dit en parti- culier de celui que portent les religieuses : c’est en ce dernier sens qu’on dit prendre le voile pour se faire religieuse ; la prise de voile est la cérémonie qui a lieu à cette occasion. —Voile se dit aussi, dans les cérémonies de l’Église, pour poêle. Voy. ce mot. Par extension, le nom de Voile a été donné à une étoffe noire assez claire avec laquelle on fait le voile de certaines religieuses et autres ouvrages analogues. En Anatomie, le Voile du palais est une espèce de cloison musculo-membraneuse à peu près qua- drilatère, dont le bord supérieur est fixé au bord de la voûte palatine, et dont le bord inférieur, libre et flottant au-dessus de la base de la langue, présente dans sa partie moyenne un prolongement appelé la luette; ses bords latéraux se continuent avec la lan- gue et le pharynx par deux replis de chaque côté, que l’on nomme les piliers. Le voile du palais est tapissé sur sa surface antérieure par une portion de la membrane muqueuse palatine, et sur la posté- rieure par la pituitaire. Il sert particulièrement à la déglutition, et contribue aux modifications de la voix. Dans la Marine, une Voile est une large pièce de forte toile, destinée à recevoir l’impulsion du vent et à la transmettre au bâtiment. Chaque voile tire son nom du mât qui la porte : ainsi il y a une voile d’artimon, dite aussi brigantine, une Grande voile, une F. de misaine, un grand et nnpetit hunier, une F. de perruche, un grand et nn petit perroquet, des cacatois, des focs, des F. d'étai, etc.; certaines voiles supplémentaires, dont l’usage n’est pas ordinaire, ont reçu les noms particuliers de bonnettes, de civadiè- res, etc. — La forme des voiles est quadrangulaire, trapézoïdale ou triangulaire ; les voiles suspendues à des vergues sont ordinairement carrées; la F. d’artimon et les F. d’étai sont trapézoïdes ; les focs et les voiles latines sont triangulaires.—On distingue encore les voiles en hautes et basses voiles, selon qu’elles tiennent aux hautes ou basses vergues; en F. de l’avant ( placées en avant du grand mât ) et F. de l’arrière (celles du grand mât et du mât d’ar- timon); en F. majeures [\a. grande voile, la mi- saine et les deux huniers) et F. mineures, etc. — On appelle Voilure l’ensemble des voiles d’un vais- seau; Voilerie, l’art de confectionner les voiles, ainsi que l’atelier où ou les confectionne. Amener une voile, c’est la faire descendre le long du mât quand elle a été hissée; carguer une voile, c’est la serrer ou plier contre la vergue; la défer- ler, c’est la mettre au vent, etc. Les toiles dont on se sert pour confectionner les voiles sont ordinairement en fil de chanvre etde dif- férentes grosseurs ; on les distingue par les noms de toile à six fils, à quatre fils, mélie double, mélie simple, toile de doublage, toile ù prélat, etc. Pour rendre ces toiles incombustibles, on les plonge dans un bain de phosphate d’ammoniaque. — Outre le chanvre, on emploie aussi le coton à la fabrication des voiles, et quelquefois même le cuir. Les Chinois en font avec du jonc; les indigènes de la mer du Sud, avec de la paille ou des écorces d’arbre. VOILIER, se dit: l<>de tout ouviïer qui confec- tionne des voiles; 2® d’un bâtiment considéré sous le point de vue de sa marche sous voiles : on dit alors qu’il est bon ou mauvais voilier. ' VOILIER, Istiophorus, genre de Scombéroides, renferme des poissons de gi'ande taille, très-voisins des Espadons, dont ils ont le bec, ainsi que les ha- bitudes. Ils doivent leur nom au développement con- sidérable de la dorsale, dont ils se servent comme de voile pour prendre le vent quand ils nagent. On donne en général le nom de Voiliers aux oi-