De l'extirpation du larynx / par Armand Pinçonnat.

  • Pinçonnat, Armand.
Date:
1890
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Credit: De l'extirpation du larynx / par Armand Pinçonnat. Source: Wellcome Collection.

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    qu'ils ont aujourd’hui force de loi, et que coupable est le chi- rurgien qui se refuse à les admettre ; disons cependant qu’ils sont dans l’extirpation du larynx de la plus haute importance, si on veut éviter les accidents pulmonaires si souvent notés après l’opération ; nous sommes persuadé qu’une antisepsie rigoureuse abaisserait le taux de la mortalité opératoire: nous reviendrons plus loin sur ce point. Le pansement sera donc un pansement propre : la plaie sera bourrée de tampons iodoformés ; la sonde œsophagienne sera également entourée de gaze iodoformée, de façon qu’aucun point où a porté le traumatisme opératoire ne soit accessible au contact de l’air. Le tout sera recouvert de quelques doubles de gaze phéniquée qu’on pourra laisser venir jusqu’au-devant de la canule trachéale. Ce pansement sera renouvelé tous les jours ; plusieurs fois par jour même, du moins dans ses parties superficielles, s’il est souillé par le mucus trachéal. Le malade sera alimenté à l’aide de la sonde œsophagienne laissée h demeure pendant les premiers jours qui suivent l’opé- ration. L’alimentation avec la sonde sera continuée plus ou moins longtemps suivant que se comportera la blessure. Après un nombre de jours qui pourra varier avec chaque cas, huit à dix généralement, on fera faire au malade quelques essais de déglutition avec des aliments solides ; pour cela la plaie sera bien tamponnée et les tampons bien maintenus pour que les aliments ne ressortent pas au dehors. La tolérance du malade indiquera si ces essais doivent se prolonger. En général, la déglutition se rétablira d’une façon d’autant plus précoce que la brèche pharyngo-œsophagienne aura été plus petite ; elle se rétablira d’abord pour les aliments solides ou presque solides, plus tardivement pour les aliments liquides. Pendant tout le traitement, l’on veillera avec le plus grand soin à l’asepsie de la bouche et de la gorge par des lavages fréquents à l'eau boriquée à 2 0/0. Si on a employé la canule-tampon, on la laissera dans la trachée jusqu’à ce que l’époque des hémorrhagies secondaires soit passée ; à ce moment, ou la remplacera par une canule ordi- naire à trachéotomie.