Des marques des sorciers et de la réelle possession que le diable prend sur le corps des hommes : sur le subiect du proces de l'abominable & detestable sorcier Louys Gaufridy, prestre beneficié en l'eglise parrochiale des accoules de Marseille qui n'a guieres a esté executé à Aix par arrest de la cour de parlement de Prouence / par Iacqves Fontaine, Conseiller & medecin ordinaire du Roy, & premier professeur en son uniuersité de Bourbon en la ville d'Aix.

  • Fontaine, Jacques, -1621.
Date:
[1865]
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Credit: Des marques des sorciers et de la réelle possession que le diable prend sur le corps des hommes : sur le subiect du proces de l'abominable & detestable sorcier Louys Gaufridy, prestre beneficié en l'eglise parrochiale des accoules de Marseille qui n'a guieres a esté executé à Aix par arrest de la cour de parlement de Prouence / par Iacqves Fontaine, Conseiller & medecin ordinaire du Roy, & premier professeur en son uniuersité de Bourbon en la ville d'Aix. Source: Wellcome Collection.

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    que les tourments que Magdaleine endure confi- dent en des mouueméts qui fuccedent les vns aux autres, comme on void iournellement fans pouuoir eftre rapportez à aucune efpece d’epilepfie, à caufe qu’elle a toufiours les fentiments & les puiffances principales logées au cerueau droites & en leur bon eftat : car elle parle bien durât ce temps là, prie les afliftans de la tenir, de couurir fes iambes, & faiét plufieurs autres avions femblables. Nous concluerons doncques que ces mouuements font tortures & gefnes caufees & dependentes d’vne caufe extraordinaire. Le troifieme argument eft, que le 24. Auril iour de Sainét Marc, apres que le Pere Exorcifte euft commandé au diable de fe mettre deflus la langue, ie prefuppofe qu’il obéit au commandement du- dit Pere : mais pour nuire à ladite Magdaleine, le diable luy retira tellement en arrière fa langue qu’elle ne pouuoit parler, ce qu’on diroit auoir efté feint ; mais faut iuger de la vérité de ceft euenemét par la fituation de la langue, laquelle i’ay veuë auecques plufieurs autres : elle eftoit courbée & retirée en arriéré, & vers le haut du ciel de la bou- che, contre l’aluette, tant que la poincte d’icelle eftoit diftante des dents d’enuiron de trois doigts de trauers. Or eft-il que ce mouuement ne peut eftre volontaire ny conuulfif : car puis que la lan- gue a deux mufcles qui la tirent en arriéré, lefquels naiflent de la baze de l’os yoide, fi eft-ce que fe re- tirant en arriéré elle ne fert que pour parler & pro- noncer quelques mots qui ont befoin de ce mouue- ment lequel eft fort petit, & ne lurpafle iamais la quantité d’vn demy doigt, comme vn chacun peut expérimenter en foy mefme. Dauantage les reti- E 2