L’herpétisme : pathogénie manifestations, traitement, pathologie expérimentale et comparée / par L. Gigot-Suard.

Date:
1870
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Credit: L’herpétisme : pathogénie manifestations, traitement, pathologie expérimentale et comparée / par L. Gigot-Suard. Source: Wellcome Collection.

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    D'après Melander, Moretti, MM. Pelletier et Caventou, le prin- cipe actif du colchique serait la vératrine, qui se rencontre aussi dans l'ellébore blanc et la cévadille ; mais Geiger et Hesse ont démontré que c'est une erreur. En effet, ces auteurs ont extrait du colchique un alcaloïde auquel ils ont donné le nom de colchicine, et qui se distingue surtout de la vératrine en ce qu'il est solable dans l'alcool et dans l'éther. En 1857, M. Oberlin reconnut l'exis- tence dans le colchique d'un principe actif mal défini, différent de la colchicine de Geiger, et qu'il a appelé colchicéine. Enfin, en 1864, Gunther a extrait des semences du colchique un alcaloïde soluble dans l'alcool et dans l'eau, insoluble dans l'éther, et qu'il a désigné aussi sous le nom de colchicine. Quelle que soit sa composition, le colchique est une des plus précieuses ressources de la matière médicale. Cependant on l'em- ploie peu maintenant, ce qui tient certainement aux expériences contradictoires publiées sur son action physiologique, et surtout à l'abus qu'en ont fait les empiriques et les charlatans. Le colchique a une action topique irritante des plus énergiques ; aussi produit-il, quand il a été ingéré à haute dose, les phénomènes cholériformes qui succèdent aux superpurgations : vomissements, évacuations bilieuses abondantes, dyssenterie, faiblesse et préci- pitation du pouls, accélération de la respiration, refroidissement des extrémités, atonie musculaire des membres et suppression de l'urine. Sir Edward Home, ayant injecté du vin de colchique dans la veine jugulaire d'un chien, a vu d'abord le pouls se ralentir, puis, par une réaction rapide, la respiration devenir fi-équente et le pouls précipité ; l'animal salivait abondamment ; il rendait, par les vomis- sements , du mucus sanglant ; il était pris d'évacuations alvines abondantes, avec refroidissement, puis tombait dans le coUapsus et mourait. A l'autopsie, on trouvait la muqueuse de l'intestin enflammée. Indépendamment de ces effets toxiques, qui offrent peu d'intérêt dans la question qui nous occupe, le colchique administré à l'in- térieur, de façon à ne produire aucune irritation sur les voies digestives et à être absorbé, influence la circulation, le système nerveux, la nutrition et certaines excrétions d'une façon remar- quable. Dans deux expériences faites sur lui-même, le docteur Maclagan a vu, après l'ingestion de 12 centigrammes de teinture de col- GioOT-SuARD, — Hurp. SG