Volume 2

De la folie considérée sous le point de vue pathologique.

  • Calmeil, L. F., 1798-1895.
Date:
1845
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Credit: De la folie considérée sous le point de vue pathologique. Source: Wellcome Collection.

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    Quand vint le moment de lire tout haut la sentence du 1 condamné , le père Lactance et un autre récollet, revêtus ■ d'aubes, affublés d'étoles, entreprirent d'exorciser sa per- sonne, l'air, la terre, les élémens, tous les milieux qu'ils supposaient pouvoir servir, dans ce moment décisif, d'asile aux démons. La même cérémonie fut de nouveau accom- plie au pied du bûcher. Tant que la flamme permit au pa- tient de respirer, il put entendre la voix des moines qui lui criaient de se reconnaître et de renoncer à son attache- i ment pour Beelzébuth ! Les horreurs qui se passèrent à Loudun de 1632 à 1634 i| témoignent de nouveau combien il y avait de danger à être autrefois remarqué par les prétendues possédées j les détails que je vais maintenant rapporter confirment tout ce qui a û été dit jusqu'ici de la tendance qu'avait le délire religieux 1 à se répandre à la manière des maladies épidémiques. I B. — L'hystéro-démonopathie atteint les séculières, à Loudun. I La maladie des ursulines ne resta que quinze à seize mois circonscrite dans l'enceinte de leur couvent, et, comme on | pouvait s'y attendre, les symptômes de l'hystéro-démono- I pathie se manifestèrent bientôt à Loudun parmi un certain 1 nombre de femmes. L'auteur de la démonomanie cite les 1 noms de sept filles auxquelles la vue et le voisinage des i religieuses devinrent funestes. Susanne Ammon crut sentir un diable dans son sein. Elisabeth Blanchard se crut pos- sédée par six démons; Françoise Filaslreau par quatre; Lionne Filastreau par trois. Les autres malades se plai- gnaient simplement d'obsession ou de maléfices. Plusieurs de ces filles se confessaient au prêtre chargé de diriger la