Traité des maladies de la grossesse : et des suites de couches / par Ch. Vinay.

Vinay, C.

Date:: 1894

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Credit: Traité des maladies de la grossesse : et des suites de couches / par Ch. Vinay. Source: Wellcome Collection.

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tion joue un rôle capital ; le g-oitre exophtalmique, c’est le goitre des névropathes, aussi coniprend-on l’aggravation qui résulte, pour elles, d’une grosessse intercurrente. Nous concluons que, chez ces malades, cette dernière éventualité est une circonstance fâcheuse, non seule- ment à cause de l’exagération des symptômes propres, mais aussi en raison des complications qu’on a signalées : vomissements abon- dants, hémorragies utérines, décollement prématuré du placenta, œdème, albuminurie, etc. On peut rapprocher des palpitations qui forment un des symptô- mes du goitre exophtalmique celles qui surviennent à l’état isolé, chez les parturientes, à la façon de l’accès de la tachycardie essen- tielle, sous l’influence des douleurs de l’accouchement. Lorsque le travail est prolongé, qu’il nécessite une intervention, on voit parfois une accélération insolite des battements du cœur, en l’absence de toute lésion organique de ce viscère. Lôhlein a décrit quelque chose d’analogue chez une de ses malades qui, le lendemain de son accouchement, avec une température de 38°,2 centigrades, sans modification de l’état général, présenta de la tachycardie sous forme de paroxysme, la pointe battait sur la ligne mamelonnaire et la matité n’était pas augmentée ; les cla- quements restaient normaux, mais énergiques, et leur accélération s’éleva jusqu’à 240 par minutes. Ce n’était pas la première fois que cette patiente subissait ces mouvements désordonnés du cœur ; à différentes reprises elle avait eu des accès analogues, elle était anémique et avait souffert antérieurement de saturnisme. L’accès dura quatre-vingt-quatre heures environ, puis tout rentra graduelle- ment dans l’ordre ; cette femme ne nourrissait pas. Le TRAITEMENT n’est point modifié par la présence de la gros- sesse ; on utilisera les médicaments qui ont fait leurs preuves pour calmer l’excitation du cœur et les battements artériels ; on s’adres- sera surtout à la digitale et au Veratramviri.de (Xll à XV gouttes de teinture par vingt-quatre heures). L’hydrothérapie a l’avantage d’être à la fois un reconstituant de premier ordre et un sédatif de la circulation générale, elle ramène le sommeil ; mais elle doit être maniée avec prudence, en raison de la présence de l’utérus gravide. Le traitement électrique mérite une attention spéciale parce qu’il est d’une innocuité comjilète et d’une efficacité véritable. 11 consiste, comme le recommande Vigoureux, à électriser successivement, par le courant faradique, les deux carotides, les deux régions péri-orbi- taires, la tumeur thyroïdienne, la région précordiale. Ses effets se traduisent souvent immédiatement j^ar une sensation d’allègement, une diminution de l’exophtalmie, une vascularLsation moins pro- noncée de la face. Le courant d’induction est à préférer, d’ajirès Vigoureux, au courant galvanique et à l’électricité statique. Le