La décompression cérébrale par l'ouverture du crâne & ses indications / par Just Lucas-Championnière.

  • Lucas-Championnière, Just Marie Marcellin, 1843-1913.
Date:
1910
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Credit: La décompression cérébrale par l'ouverture du crâne & ses indications / par Just Lucas-Championnière. Source: Wellcome Collection.

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    r-.' / * • j’avais formulé de la manière la plus nette l’indication de la décompression cérébrale. Sans doute, j’étais trop en avance sur la mentalité de mes contemporains pour faire accueillir avec faveur mes propositions. Elles ont été ordinairement passées sous silence. 11 n’est donc pas inutile d’en rappeler le texte. Dans un mémoire à la Société de chirurgie, voici les ter- mes que j’ai employés : « Je ferai remarquer à cet égard combien les indications de la trépanation peuvent être variées. On a surtout donné comme indications la recherche possible de tumeurs ou de collections purulentes. 11 y a là certainement des ressources très précieuses. Mais si les recherches intra-craniennes de- vaient se borner là, elles resteraient rares et souvent infruc- tueuses. Les résultats définitifs de ces sortes de recherches n’ont pas une importance comparable avec ceux des trépana- tions faites pour bien d’autres causes, et j’alhrme que si on veut bien étudier toutes les indications des trépanations, elles seront très communes ». Après avoir passé en revue les indications relatives à cer- taines maladies, j’ajoutais, pour préciser l’action de la décom- pression : «Ces interventions sont évidemment encore très empiriques. 11 est difficile de déterminer exactement la cause de leurs suc- cès. Il est probable qu’elles suppriment une irritation locale méningée ou qu’elles amènent une décompression du cerveau. 1. «Or cette décompression du cerveau, ce desserrement d’un organe à l’étroit, pourrait rendre des services dans une foule de cas différents. On pourrait même obtenir le soulagement de grandes douleurs en la provoquant chez des sujets qui ont une lésion locale profonde, qu’il est impossible d’atteindre, mais dont les conséquences douloureuses seraient atténuées. « Enfin la trépanation me paraît si bénigne que, dans les cas obscurs où la thérapeutique médicale s’est montrée impuis- sante, je ne vois pas de raison pour ne pas pratiquer une véri- table trépanation exploratrice ». La malade de l’observation V (1) était dans ce cas, et le sou- lagement obtenu par l’opération fut tel qu’il y a lieu de la rappeler. Cette malade, femme âgée de 18 ans, m’avait été adressée à l’hôpital Saint-Louis, par le Babinski, et je l’opérai le 29 mars 1888. Elle était affectée de douleurs crâniennes d’une in- tensité extrême ayant résisté à tous les traitements. Ces dou- leurs étaient accompagnées de bruits intra-craniens et de ver- tiges. Je lui fis une perte de substance de plus de 7 centimètres de long et de plus de trois centimètres de large. , J’eus l’occasion de revoir la malade un an plus tard. Elle (1) Loco citato.