Volume 3

Traité général d'anatomie comparée / par J.-F. Meckel ; traduit de l'allemand et augmenté de notes par MM. Riester, et Alph. Sanson.

  • Meckel, J. F. (Johann Friedrich), 1781-1833.
Date:
1828-1838
    I 4» TRAITJÎ: GÉNÉRAL plusieurs échassiers ^ entre autres chez les hé- rons (ardea), surtout le héron commun (ar- dea cinereà), taudis qu'elles sont courtes chez la cigogue à sac {a. algald). Après échas- siers viennent les brévipennes (^struthiones) et les palmipèdes. Quand elles ont une longueur considérable, elles sont aussi très-généralement éj:roites et comprimées d'un côté à l'autre. Celles des hé- rons se distinguent surtout par cette dispo- sition. Elles diminuent, en général, plus ou moins de volume, dans la direction de bas en haut. Le corps en est ordinairement la partie la plus étroite. Il est comprimé latéralement. Il ressemble, par la disposition de ses surfaces ar- ticulaires antérieure et postérieure , au corps des veçtèbres dorsales. La partie antérieure de ce corps se renfle latéralement dans toute sa hauteur, de ma- nière à former une apophyse trausverseà deux racines. La racine inférieure, que l'on peut consi- dérer comme un rudiment de côte, tant à cause de sa forme et de sa position, que parce qu'elle se développe d'une pièce osseuse entiè- rement séparée des autres os , se prolonge plus ou moins en une apophyse styloide droite , qui se dirige en arrière, à quelque distance du bord latéral de la face inférieure du corps, el
    occupe, dansia plupart des cas, environ la moi- tié de la longueur de la vertèbre. C'est chez les échassiers et quelques yy«//72£- ;7èJe>y,.et particulièrement chez le grèbe huppé {jjodiceps cristatiis) ^ que ces apophyses sont, en général, les plus petites^ chez les gallinacés et plusieurs autres palmipèdes , comme les cj-gnes, les plongeons, du moins le petit plon- geon ,\e harle vulgairle (mergus merganser), elles sont, au contraire, les plus grandes. Elles s'étendent souvent , chez ces der- niers , jusqu'à l'extrémité postérieure de la vertèbre,.et touchent à la vertèbre qui suit! Chez les cjgnes et les harles, toute ^l'apo- physe transverse est, en autre, très-longue d'a- vant en arrière, en-deçà du point où le pro- longement styloïde s'en détache. Ce dernier est eu général simple.' . Entre les deux racines de l'apophyse trans- verse, il se trouve une ouverture destinée à recevoir les vaisseaux vertébraux et le nerf ganglionnaire, ouverture qui correspond à la lacune située entre la vertèbre thoracique et le col delà côte. Elle est ordinairement courte 5 chez les palmipèdes mentionnes en dernier heu, elle se prolonge, au contraire, et forme un conduit considérable. ^-clLc ouverture vasculo-nerveuse. est com- munément petite, alongée, un peu obliquement dirjgée de ba* en haut et d'avant en arrière.
    Chez les pingouins (ùlca) et les manchots (aptenotjdes) , elle est, au contraire, énorme, courte et droite. Outre cette ouverture, il existe , chez plu- sieurs oiseaux, vraisemblablement chez la plupart d'entre eux , une seconde ouverture beaucoup plus petite sur quelques-unes des vertèbres cervicales supérieures. Elle est située, relativement à la première dont ilaétéquestion, plus profondément et plus en arrière, au côté de la vertèbre, oîi la face latérale de celle-ci se réfléchit pour former la face postérieure ; elle est dirigée d'avant en arrière. Eu dehors, elle est limitée par un pont osseux , étroit, qui descend de l'apophyse articulaire supérieure à l'infé- rieure, et se soude en avant, surtout chez les canards, plus ou moins immédiatement avec la partie inférieure du conduit vasculaire. Cette ouverture manque chez M autruche commune^ les outardes , les pingouins , les hérons (ou du. moins elle n'est pas constante chez ceux-ci), les perroquets, les albatros {diomedea), les hirondelles , les oiseaux de proie , les cjgnes , les pélicans; elle existe , au contraire, chez le nandou {struthio rkea), les casoars, les œdicnèmes (œdicnenius), les bé- casses (scolopax) , les gallinacés, les pics, les toucans {ramphastos) \ les corneilles et la plur part des canards. Celte ouverture n'existe le plus souvent qu'à
    compter de la troisième jusqu'à la quatrième ou cinquième vertèbre cervicale; chezla plupart des canards, elle existe sur presque toutes. Les ca- soars la présentent également sur la qua- trième, et à compter de la huitième jusqu'à la seizième vertèbre cervicale. Chez le nandou, on ne la rencoiitre qu'à la troisième et à la quatrième ; au côté droit, elle est manifeste aux deux dernières vertèbres cervi- cales , et est indiquée sur toutes les autres , la cinquième exceptée, par un prolongement qui descend de l'apopbyse articulaire supérieure j entre ce prolongement et le corps de la vertèbre, il n'y a qu'une petite lacune ouverte inférieure- ment. Chez le casoar de la Nouvelle-Hollande, on la voit sur la seconde et la troisième, et à partir de la cinquième jusqu'à la douzième vertèbre cervicale ; il est possible par conséquent que son absence chez le nandou soit purement acci- dentelle. • . Les arcs des vertèbres cervicales , surtout lorsque celles-ci ont peu de hauteur, sont, au milieu de la colonne , bien plus courts que les corps , parce que leurs bords antérieur et pos- térieur, le dernier surtout, offrent une échan- crure considérable, qui donne lieu, entre cha- que couple de vertèbres, à l'existence d'un in- terstice , propre à favoriser beaucoup les mou- vements du col en arrière.
    Cellé forme appartient généralement surtout aux vertèbres inférieures et moyennes , tandis que les arcs des vertèbres supérieures se termi- nent par des bords droits, et sonlpartout à peu près aussi longs que les corps. C'est chez plu- sieurs oiseaux échassiers et palmipèdes qn'élle est le moins prononcée j chez d'autres palmi- pèdes, au contraire, elle se rencontre particu- lièrement au minimum de développement, par exemple , dans les genres guillemot, pingouin et macareux. Toutes les vertèbres cervicales, la première ex- ceptée , ont deux apophyses obliques antérieu- res, et deux postérieures. Les apophyses posté- rieures de la vertèbre qui précède recouvrent, en arrière, les apophyses antérieures delà vertèbre qui suit, et sont en général plus développées que ces mêmes parties. Toutes se portent assez directement d'avant eii arrière. Communément les apophyses articulaires ne font que peu ou point de saillie en dehors , au-delà de la surface articulair'^. Les pingouins et les manchots, surtout les derniers, font exception à cette règle. Sur toutes leurs vertèbres cervicales, l'atlas et L'axis exceptés, il y a, en avant, sur l'apophyse oblique antérieure, une tubérosité transversale très-forte , dirigée en dehors, qui augmente considérablement de volume, des vertèbres antérieures aux postérieures. Ces oiseaux ont., en outne, une autre tubé-