Thèse présentée et publiquement soutenue devant la Faculté de médecine de Montpellier, le 4 avril 1838 / par Alexandre Massip.

  • Massip, Alexandre.
Date:
1838
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Thèse présentée et publiquement soutenue devant la Faculté de médecine de Montpellier, le 4 avril 1838 / par Alexandre Massip. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by The Royal College of Surgeons of England. The original may be consulted at The Royal College of Surgeons of England.

    15/24 (page 15)
    Le strabisme n’est pas en général une maladie qui puisse par elle- même inspirer des craintes fondées, mais le plus souvent c’est la cause qui la produit qui peut donner lieu à des accidens alarmans et quelquefois funestes. Plus le strabisme est prononcé, plus il est ancien; plus l’individu qui en est aflécté est avancé en âge, et plus il est difficile de le guérir. Il est constant, d’après une obser- vation exacte, que les enfans guérissent plus facilement de cette affec- tion que les adultes et qu’une guérison spontanée a eu lieu plusieurs fois chez les premiers, au fur et à mesure de leur développement, et que les adultes et les personnes d’un âge mûr n’ont jamais joui d’un pareil résultat. Le traitement à employer dans cette afi’eclion ne saurait reposer sur une base invariable, puisqu’il doit toujours être en rapport avec la cause qui l'a produite. Ainsi, par exemple, si une tumeur dans la fosse orbitaire, en donnant lieu à l’exophlhalmie occasionnait cette maladie, il est évident qu’elle dépendrait alors d’une cause méca- nique et ne saurait être considérée comme essentielle, et qu’elle ne pourrait être détruite qu’après l’annihilation de la tumeur, si toutefois elle était dans l’ordre des choses possibles. J’ai connu une dame qui avait un strabisme dépendant de la présence d’une tumeur cancé- reuse énorme qui siégeait sur le côté droit de la face dans l’orbite, dans les fosses nasales et dans la bouche , et à laquelle il n’était pas rationnel de proposer aucun genre d’opération, sa position étant au- dessus des ressources de l’art. Le strabisme qui est le symptôme d’une maladie grave et qui arrive spontanément, ne peut cire attaqué directement; il est alors sous la dépendance ou d’une fièvre ataxique, ou d'une apoplexie, ou d’une paralysie, etc., et ne réclame aucun traitement spécifique, il ne doit être combattu qu’avec les moyens propres à la maladie dont il est un phénomène. On a proposé plusieurs moyens contre le strabisme, chacun d’eux, d’après l’opinion de M. Boyer, est plus ingénieux qu’efficace ; aussi ont ils été presque tous abandonnés : tel a été le sort du masque, des émisphères concaves percés à leurs centres, des tubes noircis,