De la pleuropneumonie idiopathique survenant à la suite des lésions traumatiques graves exercées sur les membres : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 2 juin 1838 / par Vernaison (Louis-Pierre).

  • Vernaison, Louis Pierre.
Date:
1838
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Credit: De la pleuropneumonie idiopathique survenant à la suite des lésions traumatiques graves exercées sur les membres : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 2 juin 1838 / par Vernaison (Louis-Pierre). Source: Wellcome Collection.

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    pas sensiblement altérée ; le décubitus est ordinairement facile sur tous les côtés. L auscultation et la percussion, si utiles dans les ma- ladies de poitrine, ne fournissent ici que des données incertaines et de peu de valeur , ce qui faisait supposer a Dance que la phleg- masie n’a pas son siège dans les vésicules , mais bien dans les vei- nules pulmonaires, hors des voies directes de la respiration. Le mode de développement de la phlegmasie qui, dans l’origine, n’afTecte probablement qu'un point circonscrit du poumon et de la plèvre , permet d’expliquer, jusqu’à un certain point, ce qu’il y a de peu caractéristique dans ces différents symptômes. La plaie se déterge mal et fournit une abondante suppuration ; les parties molles qui l’avoisinent se tuméfient, sont douloureuses, et deviennent le siège d’inflammations violentes qui se terminent souvent par la gangrène des tissus qu’elles ont envahis. À celte période, si le sujet est vi- goureux, si sa constitution n’est pas altérée par l’existence d’une ca- chexie ; si, d’autre part, on dirige contre la maladie une méthode thérapeutique convenable , on peut avoir l’espérance de l’enrayer , et de voir ces phénomènes morbides se juger par une crise après deux ou trois accès. Dans les circonstances opposées , la maladie fait des progrès rapides, et s’annonce par des désordres tellement graves, que tous les secours de l’art sont vainement invoqués contre eux. Les frissons deviennent irréguliers et durent quelquefois plusieurs heures ; les extrémités sont froides ; les sueurs qui succèdent sont grasses et poisseuses; la peau, d’abord pale et livide, prend un aspect terreux; la face est terne, les yeux s’excavent, l’haleine est fétide; la langue, humide, ne tarde pas, ainsi que les dents et les lèvres, à se recouvrir d’un enduit fuligineux. La dyspnée augmente. Au milieu de cet effrayant cortège de symptômes , le malade paraît calme, insensible à ce qui se passe autour de lui, comme s’il ne se doutait pas de sa position; il tombe dans la stupeur. Le pouls de- vient petit, faible, et se laisse facilement déprimer. Tout travail de cicatrisation est suspendu dans la plaie ; les bords se décollent et pâlissent; la suppuration prend une teinte grise et une odeur forte, ammoniacale ; elle entraîne avec elle une plus ou moins grande quan- \