Cancer du rectum : résection par la voie sacrée / par A. Routier.

  • Routier, A.
Date:
[1889?]
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Cancer du rectum : résection par la voie sacrée / par A. Routier. Source: Wellcome Collection.

    6/16 (page 964)
    Il propose d’aborder le rectum par la paroi postérieure, à travers les parties molles de la région sacro-coccygienne, en s’aidant non seulement de la résection du coccyx, comme l’avait proposé en 1874 Kocher (de Berne), mais encore de la résection d’une portion de sacrum. Dans cette opération, on ne touche pas au sphincter; une fois le cancer annulaire enlevé, on suture le bout supérieur de l’intestin à la portion saine du rectum qui existe encore au-dessous et qui se termine au sphincter. Voici du reste la description du procédé tel que Kraske la donne lui-même : Le malade étant placé dans le décubitus latéral droit, les cuisses fléchies sur le bassin, on mène une incision allant jusqu’à l’os, paral¬ lèle à la crête sacrée et descendant jusqu'à l’anus. Dénudation de l’os sacrum et du coccyx jusqu’à leur bord gauche, section des ligaments ischio-sacrés jusqu’au niveau du troisième trou sacré, résection totale du coccyx, puis résection au ciseau de la partie inférieure gauche du sacrum jusqu’au troisième trou sacré. Le malade est alors mis sur le dos, le siège très élevé, la portion du rectum située entre le sphincter et la limite inférieure du cancer est fendue verticalement, ce qui, dit l’auteur, n’est cependant pas indispensable. Le rectum est ensuite coupé transversalement au-dessous et à distance du néoplasme. On peut alors faire descendre l’intestin, en ouvrant le cul-de-sac péritonéal pour peu que le cancer s’étende vers la partie supérieure. Nouvelle incision transversale au-dessus du cancer, pour enlever celui-ci; puis, suture du bout supérieur au bout inférieur, mais seu¬ lement dans les 2/3 antérieurs de leur circonférence. Kraske rap¬ porte deux observations suivies de guérison. Bientôt cette méthode se répand en Allemagne. En 1886, Rinne, Israël, Schônborn, cité par Ktrschoff, appliquent la méthode (Central. f. Cliir., nos 14, 52). En 1887, Bardenhcuer publie un mémoire sur la question (in Samml. klin. Wort., n° 289) et modifie le procédé : à la résection latérale du sacrum indiquée par Kraske il substitue la résection transversale au-dessous du troisième trou sacré; cela donne plus de jour, dit-il, et permet de faire une hémostase plus complète. Mais à l’ouverture du cul-de-sac péritonéal il préfère le décolle¬ ment du péritoine de la face antérieure du rectum; ceci paraît éton¬ nant chez un opérateur qui ne craint pas d’enlever les cancers adhé¬ rents à la prostate et à la vessie, qui a même plusieurs fois blessé cet organe, et qui a réséqué jusqu’à 20 et 40 centimètres d’intestin. 1