Recherches cliniques faites à l'hôpital Saint-Lazare, maladies des femmes, sur les ulcérations du col de l'utérus, sur les chancres chroniques des parties génitales, les bubons, l'urétrite, la vaginite, etc. / par J. Boys de Loury ... et H. Costilhes ...

  • Boys de Loury, Jules Louis Charles.
Date:
1847
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Recherches cliniques faites à l'hôpital Saint-Lazare, maladies des femmes, sur les ulcérations du col de l'utérus, sur les chancres chroniques des parties génitales, les bubons, l'urétrite, la vaginite, etc. / par J. Boys de Loury ... et H. Costilhes ... Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by Royal College of Physicians, London. The original may be consulted at Royal College of Physicians, London.

    92/150 (page 94)
    m pas, la glande endurcie se fond lentement et un pus séreux s’en écoule d une manière incessante ; ce sont de ces bubons qui sont toujours longs a guérir. Nous avions dernièrement sous les yeux une fdle qui était dans notre service depuis cinq mois; elle y était entrée avec deux bubons su- perposés occupant l’aine droite ; deux ponctions furent pratiquées ; le bubon sous-inguinal guérit bien longtemps avant le bubon sus-inguinal dont l’ouverture a persisté, pendant deux mois, avec un suintement pu- riforme, malgré plusieurs moyens rationnels que nous avons employés, entre autres les injections de teinture d’iode qui réussissent souvent dans le cas qui nous occupe. Cette femme, d’un températion lymphatique, fut plusieurs fois indisposée pendant son séjour à Saint-Lazare. Lorsque le bubon est de nature syphilitique et que l’on procède de la même manière ; dès le lendemain l’ouverture, au lieu de diminuer, s’est agrandie; les bords en sont ulcérés, prennent l’aspect chancreux et se renversent en dehors. Dans ce cas, nous introduisons une sonde canne- lée jusqu’au fond du foyer etnous débridons largement, de manière à le méttre à découvert. Faisons observer ici que pour les bubons syphilitiques et ceux qui s’offrent aux chirurgiens à une période très avancée, où la peau est fort amincie, il n’est qu’un seul moyen, c’est d’ouvrir largement dans la direction du pli de l’aine, de ne pas craindre de faire une large incision qui occupe quelquefois la plus grande partie du pli de l’aine. Si le chirurgien hésite à ouvrir largement, il se forme des clapiers, des fis- tules interminables, la nature indique elle-même le traitement ; car si on abandonne le bubon à Jui-même, la peau s’ulcère sur plusieurs points à la fois qui s’étendent, se réunissent et ne forment bientôt plus qu’une vaste ouverture. Il nous est arrivé plus d’une fois de voir des femmes dont les bubons s’étaient ainsi ouverts spontanément; on aurait pu être effrayé de l’étendue et de la profondeur du foyer ; nous nous empressions d’ébar- ber les bords de manière à en faire une plaie régulière, et nous avons sou- vent été à même de constater que ces bubons guérissaient plus rapide- ment qu’on n’aurait pu se l’imaginer; une femme mariée de Melun, d’une belle constitution, âgée de 25 ans, eut un bubon à la suite de liaisons de garnison ; elle quitta son mari pour venir se faire soigner à Paris, et, par un singulier concours de circonstances, elle entra à Saint-Lazare. Cette femme portait à l’aine droite une large ouverture, de forme irrégulière, anfractueuse et découpée de 5 à 6 centim. de longueur, au-dessous de laquelle la cavité profonde du bubon suppuré s’étendait au-delà des di-