La médecine française en Algérie / Edmond Sergent.

Sergent, Edmond, 1876-1969.

Date:: 1957

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Credit: La médecine française en Algérie / Edmond Sergent. Source: Wellcome Collection.

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Les Indigènes de l’Amérique du Nord, les Peaux-Rouges, que sont-ils devenus devant les colons blancs immigrés d’Europe ? D’après les estimations les plus sérieuses, « à l’arrivée des Blancs « les Peaux-Rouges étaient au nombre d’un peu plus de 1.100.000 « pour l’ensemble de l’Amérique du Nord. Actuellement le chiffre « total est voisin de 400.000. La diminution est de près des deux « tiers ». ✓ Les Indigènes de l’Algérie, que sont-ils devenus devant les colons arrivés de France ? « Nous ignorons le chiffre de la population indigène de l’Algérie « en 1830, on peut l’évaluer assez arbitrairement à 2 millions». De 1856 (premier recensement valable) à 1954 (dernier recensement), elle a plus que triplé, passant de 2.307.349 âmes à 8.670.000. Elle a augmenté de plus de 6 millions ; « c’est un des accroissements les « plus rapides qu’il y ait au monde ». Les recensements de la population musulmane, effectués de 1856 à 1954, donnent les chif¬ fres suivants : 1856 . . . 2.307.349 1886 ... 3.287.217 1921 ... 4.923.186 1861 . .. 2.732.851 1891 . . . 3.577.063 1926 ... 5.150.756 1866 . . . 2.652.072 1896 ... 3.781.098 1931 ... 5.588.314 1872 . . . 2.125.052 1901 ... 4.089.150 1936 ... 6.201.144 1876 . . . 2.462.936 1906 ... 4.477.788 1948 ... 7.679.078 1882 . . . 2.842.497 1911 . . . 4.740.526 1954 ... 8.670.000 Les agents de ce développement des populations indigènes de l’Algérie ont été, sous les auspices de l’administration, le soldat, l’in¬ génieur, le colon, le médecin. Le soldat a imposé d’abord la paix aux tribus, toujours dressées les unes contre les autres ; or, sans la sécurité, pas de culture ni de moissons régulières, pas de ravitail¬ lement pour parer aux disettes et prévenir ces famines périodiques qui engendrent les épidémies et les font si meurtrières. La paix française a fait renaître la pax romana. L’ingénieur a tracé les rou¬ tes, construit les chemins de fer, c’est-à-dire facilité la mobilisation et l’échange des produits et, par ainsi, complété et couronné l’effort du soldat ; il a creusé les canaux de dessèchement, pour assainir le sol et soustraire les hommes au danger des fièvres malignes, édifié les barrages et les canaux d’irrigation qui accroissent la fortune et le bien-être publics. Le colon enfin qui, bien entendu, a le souci de tirer de son travail, souvent si pénible, un tribut légitime, a été partout, par le simple fait de son existence et de son activité, le ferment qui a fait « lever » la masse humaine. En fécondant la terre que le nomade laissait en friche, en associant l’Indigène à son labeur quotidien, il lui a donné l’exemple de son courage et la leçon de ses pratiques agricoles. Le progrès s’accentuera à mesure que le fellah aura appris à faire donner à son champ les mêmes récoltes qu’un paysan de France. A son tour, trop souvent au prix de sa vie, le médecin français a apporté aux populations indigènes les bienfaits de son art et la charité de son cœur pitoyable. Méde-