Le chirurgien à l'ambulance : ou quelques études pratiques sur les plaies par armes à feu : suivies de lettres à un collègue sur les blessés de Palestro, Magenta, Marignan et Solferino / par L. Appia.

  • Appia, P. L. (P. Louis), 1818-1898.
Date:
1859
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Le chirurgien à l'ambulance : ou quelques études pratiques sur les plaies par armes à feu : suivies de lettres à un collègue sur les blessés de Palestro, Magenta, Marignan et Solferino / par L. Appia. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by The Royal College of Surgeons of England. The original may be consulted at The Royal College of Surgeons of England.

    22/252
    M. Bandens dit que l’ouverture d’entrée des balles dans les tissus vivants est déprimée, ronde, régulière et moins large ordinairement que celle de sortie qui fait saillie au dehors. Suivant la vitesse du projectile, la plaie présente : «. une simple contusion sans déchirement des tégu- ments, b. une plaie à une seule ouverture, c. deux ou- vertures, enfin d. le projectile a complètement emporté un membre. Mais la forme de la balle est de toutes les différences relatives aux projectiles celle qui intéresse le plus les chirurgiens. En 1848 nous n’avons vu que des balles sphériques; depuis lors, on a introduit dans l’armée française l’usage des balles cylindro-coniques. Elles ont été particulièrement employées dans la guerre de Cri- mée , et l’observation a montré que leurs effets sur le corps diffèrent notablement des premières. Le perfec- tionnement des armes à feu donne aux balles cylindro- coniques une vitesse beaucoup plus grande ; il leur donne en outre un mouvement de rotation sur elles- mêmes dont l’effet, inconnu jusqu’ici, est des plus gra- ves sur l’intégrité de l’os. Un choc terrible, faisant éclater les os en tous sens, a remplacé l’effet ancien de la balle ar- rondie. La comminution de l’os qui suit son passage n’a pas d’analogues dans les annales de l’ancienne chi- rurgie. Le grand nombre des esquilles, les commo- tions de l’os tout entier, les fentes longitudinales, suites nécessaires de cette sorte d’ébranlement, montrent la gravité nouvelle d’un semblable traumatisme. La gravité plus grande des plaies produites par la balle conique paraît dépendre de trois causes : 1. De ce que la balle conique ne contourne jamais un corps dur ou élastique, mais le traverse directement. 2. De ce qu’elle peut néanmoins, pendant son trajet