Précis de toxicologie chimique et physioloque / par A. Chapuis.

  • Chapuis, A.
Date:
1897
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Credit: Précis de toxicologie chimique et physioloque / par A. Chapuis. Source: Wellcome Collection.

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    Ainsi donc, au dix-septième siècle, les poisons employés sont purement minéraux, et les plus connus sont, avec quelques vitriols et un peu d'opium, le sublimé corrosif et L'arsenic. Les poisons végétaux n'avaient que peu de vogue; cependant Glazer, qui avait fait ses études en Allemagne el faisait chaque année un voyage en Italie, en avait rap- porté quelques plantes toxiques et parmi elles la spigélie, plante de la famille des loganiacées, réputée vénéneuse et pour cela.appelée brinvillière. Nous devons ajouter que, parmi les poisons subtils, il est possible — les Italiens sur- tout — qu'on ait connu à l'époque l'acide cyanhydrique, ou mieux le poison des fleurs de pêcher, toxique déjà em- ployé par les Égyptiens et avec lequel les prêtres faisaient mourir les sacrilèges. Le l'ai t suivant, rapporté par Dutheil ( 1 ) et trouvé dans une inscription au Louvre, semble en faire foi. Sur un papyrus on lit: « Ne prononce jamais le mot « lao » sous peine de l'arbre de Perse. » L'inscription est une injonction adressée à un novice par un prêtre égyptien initié aux mystères sacrés. L'arbre de Perse n'est autre que le pêcher. Jeanne d'Albret, dit-on, mourut empoisonnée par ce composé vénéneux. En 1776, c'est-à-dire un siècle plus tard, l'arsenic repa- rait encore, et l'épicier Desrues empoisonne Mme de La Motte et son fils. Enfin nous arrivons au dix-neuvième siècle, à une époque où si les poisons sont plus connus, leur liste plus vaste, on commence aussi à les mieux étudier. A chaque affaire célèbre, nous verrons des autorités scientifiques aux prises et nous assisterons, pour ainsi dire, au développement de cette science nouvelle, la toxicologie. En 1823, s'est jugée à Paris l'affaire Boursier. On supposait que Boursier, épicier à Paris, avait été empoisonné par sa femme et son domestique Koslolo. A la suite d'une expertise, Orfila, Gardy et Barruel trouvèrent de l'arsenic dans le corps de Boursier. Mais nous allons voir par quelles péripéties et quelles contradictions ont passé les débats et combien les experts ont obscurci la question. Dans un premier procès-verbal, Orfila dit n'avoir pas trouvé traces d'inflammation dans l'estomac. Dans un second, sijmé de trois médecins, il est constaté à l'ex- (I) Dutheil, Dictionnaire des 'Uéroi/lyplies.