Volume 4

Dictionnaire de thérapeutique, de matière médicale, de pharmacologie, de toxicologie et des eaux minérales / par Dujardin-Beaumetz ; avec la collab. de MM. Debierre[and others] ; Dr G. Bardet, secrétaire de la rédaction.

  • Dujardin-Beaumetz, 1833-1895.
Date:
1883-1895
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Credit: Dictionnaire de thérapeutique, de matière médicale, de pharmacologie, de toxicologie et des eaux minérales / par Dujardin-Beaumetz ; avec la collab. de MM. Debierre[and others] ; Dr G. Bardet, secrétaire de la rédaction. Source: Wellcome Collection.

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    reprend par l’acide chlorhydrique et on la précipite par l’ammoniaque. Elle est cristalline, blanche, et présente un éclat soyeux quand elle est en suspension dans un liquide. Sèche elle est incolore, insipide, insoluble dans l’eau, l'éther, le chloroforme, le sulfure de carbone, l’acide sul- furique dilué et les carbonates alcalins, peu soluble dans l’ammoniaque étendue, mais soluble dans l’ammoniaque alcoolique, les alcalis caustiques et les terres alca- lines (chaux, baryte). Y120° elle perd son eau de cristalli- sation et, à une température plus élevée, elle se décom- pose sans subir la fusion. Elle forme des sels solubles, à réaction fortement acide, avec les acides sulfurique, nitrique, oxalique et tartrique. L’acide sulfurique concentré la dissout avec une colo- ration vert olive. Avec l’acide nitrique la coloration est jaune orange passant au jaune. Avec le perchlorure de fer coloration bleue. Cette base est identique, avec l’oxymorphine de Schutzenberger, et l’oxydimorphine de Polstortf. Cryptopine C21H*3Az05. — Cet alcaloïde a été décou- vert par T. et H. Smith, d’Édimbourg (Pharm. Jour- nal, 1867, p. 695) dans les eaux mères du chlorhy- drate de théb aine. Il n’existe qu’en très petite quantité dans l’opium, et on peut le séparer facilement delà thé- baïne, à cause de l’insolubilité de son chlorhydrate dans l’acide chlorhydrique. On peut l’obtenir sous la forme cristalline en la trai- tant par une grande quantité d’alcool bouillant, qui par refroidissement la laisse déposer. Cette base estincolore, inodore. Ses sels d’abord amers déterminent ensuite dans la bouche une sensation analogue à celle de l’es- sence de menthe. Elle est insoluble dans l’eau, l’éther, l’essence de térébenthine, le benzol, peu soluble dans l’alcool (1 p. 1265 d’alcool), très soluble dans le chloro- forme. Elle fondé 217°, et chauffée au rouge elle dégage d’abord des vapeurs aqueuses, puis se décompose. C’est une hase puissante qui forme des sels d’abord gélatineux, mais devenant ensuite cristallins. Elle diffère de la morphine par son peu de solubilité dans l’alcool, de la codéine et de la thébaïne par son in- solubilité dans l’éther. L’acide sulfurique concentré donne une coloration bleue avec la plus petite quantité de cryptopine. L’acide chlorhydrique concentré la précipite de ses solutions sous forme d’une masse gélatineuse à froid qui, à chaud, prend la forme de petits prismes. Du reste elle se distingue des autres alcaloïdes de l’opium par la tendance qu’ont ses sels à prendre la forme gélatineuse. Laudanine CsoH20AzO4. — Cette base a été dé- couverte, en 1870, par Hesse, qui la sépara de la cryp- topine, avec laquelle elle est mélangée, en dissolvant le mélange dans l’acide acétique, ajoutant un léger excès d’une solution faible de soude qui précipite complète- ment la cryptopine, filtrant, traitant le liquide filtré par le chlorure ammonique, qui précipite la laudanine sous forme cristalline. Elle est en prismes incolores, hexa- gonaux, groupés en étoiles. Sa saveur est très amère, et sa réaction alcaline bien marquée. Elle se dissout dans la benzine, le chloroforme, l'alcool bouillant. L’alcool froid n’en dissout que 1/540. Une partie de laudanine se dissout dans 646 parties d’éther à 18 degrés. L’acide sulfurique concentré la dissout, à la tempéra- ture ordinaire, avec une coloration rose pâle, qui, à 250°, devient violet rougeâtre. Le chlorure de fer la co- lore en vert et la dissout. La potasse la précipite de ses solutions salines, et un excès la dissout. Elle forme avec les acides des sels cristallisés. Laudanosine C21H27AzOl. — Découverte par Hesse, en 1871, cette hase existe dans les eaux mères de la thé- baïne, avec la cryptopine et la protopine. Après avoir précipité la thébaïne par l’acide tartrique on neutra- lise l'eau mère par l’ammoniaque, puis on ajoute du bicarbonate de soude. Au bout de huit à neuf jours, il se dépose une masse noirâtre. Le liquide qui surnage donne, en présence d’un excès d’ammoniaque, un abon- dant précipité que l'on agite avec la benzine chaude, laquelle par refroidissement laisse à l-O0 précipiter la cryptopine et la protopine. On ajoute au liquide du bi- carbonate sodique. On chauffe et la liqueur en se refroi- dissant donne la laudanosine cristallisée que l’on purifie en la dissolvant dans l’éther. Elle cristallise en prismes insolubles dans l’eau et les alcalis, solubles dans l’alcool, l’éther et le chloroforme. Elle fond à 89° et se décompose à 120°; l’acide sulfu- rique la dissout à froid avec une coloration rose passant au violet par la chaleur. Le chlorure ferrique ne la co- lore pas. Elle forme des sels difficilement cristallisables, très amers et plus solubles que ceux de laudanine dont elle ne diffère que par CH2 en plus. Godamine C2OH30AzOL — Cette hase est isomérique avec la laudanine. Elle a été découverte par Hesse, en 1870. Elle cristallise en prismes hexagonaux, anhydres, d’une saveur très amère, à réaction fortement alcaline, un peu solubles dans l’eau, solubles dans le chloroforme, l’éther, la benzine. Elle fond à 120°, puis se décompose en donnant un sublimé cristallin. Elle diffère de la laudanine en ce que le chlorure fer- rique et l’acide nitrique la colorent en vert foncé à froid. L’acide sulfurique la colore en vert. Elle forme avec les acides des sels amorphes et amers. Lanthopine C23H20AzO4. — Découverte par Hesse, en 1870. C’est une poudre blanche formée de prismes microscopiques, insipides, inodores, à réaction alcaline, solubles dans le chloroforme, très peu solubles dans l’alcool, la benzine et l’éther, solubles dans un grand excès d’acide acétique et dans un excès de potasse. Elle fon*d à 200°. Le perchlorure de fer ne la colore pas, ce qui la dis- tingue de la morphine. L’acide nitrique la transforme en une résine rouge. Elle forme des sels avec les acides. Protopine C20H19AzO5. — Découverte par Hesse, en 1871, cette base se rencontre dans la cryptopine brute, dont on la sépare en dissolvant le mélange du chlorhydrate de ces deux bases dans l’acide oxalique ; la cryptopine se précipite à l’état de bioxalate et la pro- topine restée dans les eaux mères est précipitée par l’ammoniaque puis dissoute par l’éther. On la purifie en la convertissant en chlorhydrate et la précipitant de nouveau par l’ammoniaque. C’est une poudre blanche, inodore, insipide, insoluble dans l’eau, les alcalis, peu soluble dans l’ammoniaque, l’alcool, la benzine et l’acétone bouillants, plus soluble dans le chloroforme. Elle fond à 202 degrés. L’acide sulfurique la colore en jaune, puis en rouge. Le chlorure ferrique ne la colore pas, mais en présence de l’acide sulfurique la coloration est violette. Elle se combine avec les acides pour former des sels cristalli- sables.