Étude sur l'appareil branchial des vertébrés et quelques affections qui en dérivent chez l'homme : fistules branchiales, kystes branchiaux, kystes dermoïdes / par Jean Cusset.

  • Cusset, Jean.
Date:
1877
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Credit: Étude sur l'appareil branchial des vertébrés et quelques affections qui en dérivent chez l'homme : fistules branchiales, kystes branchiaux, kystes dermoïdes / par Jean Cusset. Source: Wellcome Collection.

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    touri pénétra bien dans une cavité, mais non dans celle d'un kyste ou d'un abcès enkysté : il ne s'écoula que de l'eau tenant en suspension quelques gra- viers et des glumelles de fourrage ; le doute n'était plus possible : la tumeur ovoïde sous-trachélienne que j'avais entrepris d'enlever était une sorte de jabot entouré d' une coque fibreuse assez épaisse pour le dissimuler. Ayant, en effet, présenté au sujet de l'eau à boire, je la vis s'écouler par l'ouverture de ma ponction en jets saccadés et isochrones aux mouvements de la déglu- tition. Un doigt introduit au fond de ce jabot y reconnut une ouverture longi- tudinale semblant établie comme entre deux piliers charnus, et se dirigeant du côté gauche de la trachée. Cette disposition de la communication de l'œsophage avec le jabot m'explique jusqu'à un certain point pourquoi je ne trouvai dans celui-ci aucun aliment solide. Les liquides seuls y pouvaient passer, et j'en acquis la preuve en fai- sant manger au poulain du foin, de l'avoine et du son. Aucune de ces sub- stances ne pénétra dans la cavité, dont mes doigts exploraient le fond. Bien que l'ouverture faite à cette hernie œsophagienne ne fut pas très-large, je n'étais pas sans appréhension sur les suites qu'elle pouvait amener, et je me hâtai d'en opérer l'occlusion au moyen d'une suture entortillée recouverte d'une couche de poix noire. A ma première visite, qui n'eut lieu qu'au bout de huit jours, la suture et l'emplâtre de poix étaient tombés ; mais j'eus la satisfaction a'apprendre que le poulain se nourrissait bien et ne perdait qu'une très-petite quantité de ses boissons ; je me contentai de faire fermer la plaie, déjà réduite de moitié, au moyen d'un tampon d'étoupes que je recommandai de renouveler quand besoin serait. ^ J'ai revu cet animal de loin en loin, j'ai eu l'occasion aussi de le faire visiter par M. Duguyat, vétérinaii-e au 14® régiment d'artillerie,... et tous les deux nous avons pu constater que la tumeur constituant le jabot avait complètement disparu ; mais qu'une fistule, par laquelle l'eau s'écoule goutte à goutte quand le sujet s'abreuve, persiste et forme un ■petit cordon du calibre d'une plume, que les doigts, en embrassant la région, sentent se diriger vers l'œsophage. A l'époque du régime vert, l'eau de végétation des herbes pâturées s'écoulait également par cette fistule et laissait sur les poils du poitrail une traînée verte. La fistule est, du reste, de plus en plus étroite; aujourd'hui, elle est à peine accessible à la sonde, et il y a tout lieu de croire qu'elle se fermera à la longue. Mon erreur de diagnostic n'a donc pas eu, grâce à Dieu, de résultat bien fâcheux, car, à vrai dire, la fonte du jabot a suffisamment compensé l'incon- vénient de la fistule que j'ai occasionnée. (Recueil de médecine vétérinaire, 1863, p. 694.)