Journal abrégé de ce qui s'est passé en la ville de Marseille : depuis qu'elle est affligée de la contagion, tiré du mémorial de la chambre du conseil de l'Hôtel-de-Ville tenu par le sieur Pichatty de Croissainte.

  • Marseille (France)
Date:
[An II [1794]
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Credit: Journal abrégé de ce qui s'est passé en la ville de Marseille : depuis qu'elle est affligée de la contagion, tiré du mémorial de la chambre du conseil de l'Hôtel-de-Ville tenu par le sieur Pichatty de Croissainte. Source: Wellcome Collection.

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    désertion de tous les maîtres apothicaires , et Ae tous les marchands droguistes et épiciers : les malades meurent, sans pouvoir user de la liberté de tester , par la fuite de tous les notaires royaux : les femmes grosses viennent à accoucher sans aucun secours , par celle de toutes les sages femmes accoucheuses : ordonnance de M. le commandeur de Langeron , de M. le marquis de Pilles, et de MM. les échevins, rendue à ma réquisition , tant contre les uns que contre les autres , pour les obliger tous de revenir dans 24 heures à peine de la vie : ( les seuls notaires royaux y obéissent à l’instant. ) Le terme ordi- naire des baux à loyer des maisons commence et huit à la St. Michel; «t toutes les maisons se trouvent presque infectées ; il serait dange- reux de laisser faire ces changemens , et le transport des meubles la plupart pestiférés : autre ordonnance pour le défendre, jusqu’à ce qu’autrement il en soit dit et ordonné. Le 21, accroissement de soins et de peines pour MM. les échevins:: les commis qui ont depuis long-tems la direction et la régie du bu- reau de l’abondance des grains et des boucheries , meurent de la peste ; ils se trouvent par-là contraints de vaquer eux-mêmes à tous ces détails , tandis qu’ils en ont d’ailleurs une infinité d'autres ; M. le commandeur de Langeron , pour les faciliter à survenir à tout, les porte à se repartir entr’eux le travail. M. Estelle est chargé de l’expé- dition de toutes les affaires courantes de l’hôtel-de-ville , des corres- pondances , des ordres et de la police ; M. Audimar du soin des boucheries 5 M. Moustier, de tout ce qui concerne îa levée et l’en* sévelissement des cadavres , les fosses et cimetières , le nettoiement des rues, les tomberaux , les forçats et leur subsistance ; et M. Dieu dé > de tout ce qui regarde le bled , la farine, le bois à brûler, et les boulangers. Le 22 , il faut faire de nouvelles fosses. M. le commandeur de Lan- geron envoit ses gardes dans le terroir , pour faire venir i5o fos- soyeurs pour y travailler ; et le lendemain 28, on en ouvre mie de 22 toises de long sur 8 de large, et de 14 pieds de profondeur, dans 3e jardin des Observantins , près les remparts. Le 24 septembre, dans le teins que la misère et la calamité sont à leur dernier période ; que tout gémit , que tout soupire , que tout st meurt , tant à la campagne qu’à la ville ; que ceux que la Jarçur du xsal épargne, tombent dans la faim et dans le désespoir,