Journal abrégé de ce qui s'est passé en la ville de Marseille : depuis qu'elle est affligée de la contagion, tiré du mémorial de la chambre du conseil de l'Hôtel-de-Ville tenu par le sieur Pichatty de Croissainte.

  • Marseille (France)
Date:
[An II [1794]
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Journal abrégé de ce qui s'est passé en la ville de Marseille : depuis qu'elle est affligée de la contagion, tiré du mémorial de la chambre du conseil de l'Hôtel-de-Ville tenu par le sieur Pichatty de Croissainte. Source: Wellcome Collection.

    31/72 (page 27)
    «Tonner tout autant qu’il faudra 5 et en même tems comme la ville manque de tout , qu’il n’y a pas de la viande pour faire du bouillon aux malades , et que la faim tue ceux que la peste pourrait épargner , de vouloir ordonner aux provinces voisines d’y envoyer du secours pour la subsistance du peuple. Le 29 août, plusieurs ordonnances sont rendues à ma réquisition* i°. Tous les balayeurs de rues ont déserté depuis le commencement de la contagion, crainte qu’on ne les fasse servir de corbeaux , toute la ville depuis deux mois est remplie de fumier et des ordures empestées qui y croupissent ; ordonnance pour les obliger de revenir à peine de la vie. 2°. De toutes les maisons on jette dans les rues, les matelats , les paillasses , les couvertures , hardes et haillons , qui ont servi aux pestiférés , le passage en est bouché par-.tout ; ordonnance pour le défendre, et obliger de traîner le tout sur les places publiques, et de l’y brûler sur le champ à peine de prison. 3°. Faute de portefaix et crocheteurs, on ne peut pas seulement faire charrier dans les magasins , le bled que les bateaux apportent de la barrière dQ.Lcstaque ; ils sont tous au service des particuliers réfugiés dans le terroir. Ordonnance pour les obliger de quitter, et venir exercer leur métier dans la ville à peine de la vie , et défenses aux particuliers qu’ils servent de les retenir , à peine de 3ooo liv* d’amende et de prison. 40. Faute d’àniers, les boulangers ne peuvent pas faire transporter le bois que la ville leur fournit 5 et tous les particuliers sont dans le même inconvénient ; ordonnance pour contraindre ces âniers de revenir avec leur bêtes , à peine de la vie. Le même jour , la chambre des vacations instruite que les intendans de la santé , et les commissaires établis dans les parroisses et quartiers qui ont déserté, n’obéissent point aux ordonnances de MM. les éche- vins , et ne reviennent pas 5 arrêt qui. leur enjoint de se rendre inr* cessamment à leurs fonctions, à peine de la vie. Tous ces arrêts et toutes- ces ordonnances ne manquent pas d’être bien publiés à son de trompe, et d’être affichés, tant à tous les car- re fours et places de la ville , nue dans tous les quartiers du terroir , mais tout cela n’opère du tout rien ; la peur de la peste est si forte et si terrible-, que le canon même 11e serait pas capable de la vaincre* D £-