Étude sur une épidemie de gangrène des organes génitaux chez les nouvelles accouchées observée à l'Hôpital des Cliniques, 1872-73 : thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue le 28 novembre 1873 / par Louis Vaillard.

  • Vaillard, Louis.
Date:
1873
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Credit: Étude sur une épidemie de gangrène des organes génitaux chez les nouvelles accouchées observée à l'Hôpital des Cliniques, 1872-73 : thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue le 28 novembre 1873 / par Louis Vaillard. Source: Wellcome Collection.

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    prélude de sa disparition totale. Mais on aurait compté sans les ha- bitudes capricieuses du génie épidémique. Subitement, sans cause appréciable, sans que rien fût changé au régime intérieur de la maison, sans variation sensible dans le nom- bre des accouchements, les soins donnés restant les mêmes, une re- crudescence rapide se fit dans la fréquence et la gravité des cas de gangrène; et le mois d’août marqua pour l’épidémie une violence inconnue depuis son début, son maximum d’intensité : 31 femmes sur 58 accouchées, c’est-à-dire 1 sur 1,8, portaient des eschares d’é- tendues diverses sur la vulve, le vagin, le périnée ; des symptômes graves apparaissaient en même temps produits, soit par l’intoxica- tion générale qui donnait lieu à la gangrène, soit par la suppura- tion considérable après la chute de l’eschare, soit encore par la résorption des matières putrides existant à la surface de ces plaies infectes. La fièvre puerpérale, elle aussi, redoublait de violence et de gravité; sa fréquence avait augmenté, ses atteintes devenaient plus rapidement mortelles et on enregistrait un chiffre de décès plus élevé que jamais, 8 cas de mort. Parmi ces derniers, un certain nombre devait être évidemment rapporté à l’infection purulente au putride résultant de la gangrène. Malgré tous les soins de propreté les plus minutieux, les précau- tions les mieux entendues et les plus rigoureuses, l’épidémie s’étendait encore avec une telle énergie qu’on désespéra de la voir céder aux mesures prises : il ne restait plus qu’une ressource, la seule vérita- blement efficace dont on dispose pour vaincre une épidémie, c’était d’évacuer les salles. On en fut donc réduit le 25 août à fermer pro- gressivement le service des femmes en couche : les places vides ne furent plus occupées, les admissions restèrent suspendues, on n’ac- ceptait plus que les cas urgents, et peu à peu on arriva ainsi à n’a- voir plus le 20 octobre que 6 femmes dans le service. Et malgré tout l’épidémie exerçait encore ses ravages avec moins de fréquence, il est vrai, puisqu’elle avait moins de sujets à frapper, mais avec une