De la folie considérée sous le point de vue pathologique, philosophique, historique et judiciaire : depuis la renaissance des sciences en Europe jusqu'au dix-neuvième siècle; description des grandes épidémies de délire, simple ou compliqué, qui ont atteint les populations d'autrefois et régné dans les monastères ; exposé des condamnations auxquelles la folie méconnue a souvent donné lieu / par L.-F. Calmeil.

  • Calmeil, L. F., 1798-1895.
Date:
1845
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Credit: De la folie considérée sous le point de vue pathologique, philosophique, historique et judiciaire : depuis la renaissance des sciences en Europe jusqu'au dix-neuvième siècle; description des grandes épidémies de délire, simple ou compliqué, qui ont atteint les populations d'autrefois et régné dans les monastères ; exposé des condamnations auxquelles la folie méconnue a souvent donné lieu / par L.-F. Calmeil. Source: Wellcome Collection.

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    Celle scène de démoniaque a été envisagée par les anli- possessionisles comme un jeu, comme un exercice destiné à procurer au prince un passe-temps qui avait au moins pour lui le mérite de la nouveauté. Que se passa-t-il au moment où la supérieure des ursulines semblait revenir à des habitudes plus décentes? « Le père Surin qui parlait à Monsieur, et qui allait finir l'exorcisme, sentit les attaques d'Isaacharum (l'un des diables de la possédée) qui le renversa deux fois, et lui remua les bras et les jambes avec des frémissemcns et des tremblemens. Le démon, forcé de se . retirer par le saint sacrement qu'on lui appliquait, rentra tout à coup dans la prieure qui était à deux pas de là... et dans un moment lui fit un visage horrible et furieux. Au même temps l'exor- ciste s'étant relevé, alla combattre Isaacharum auquel le père Tranquille demanda d'où lui venait cette audace de vexer le père Surin. Il répondit en furie, s'adressant au père Surin même : « C'est pour me venger de toi (1).... » On verra bientôt si le père Surin simulait le délire de la possession. La démonopathie a inspiré à madame de Belfiel ces postures de tréteaux, ces emportemens, ces rages d'énergumènes.... Je ne crains pas que les manigra- phes soient tentés de contester la valeur des phénomènes que je juge propres à caractériser la monomanie de la prieure des ursulines; aux nombreuses preuves scientifi- ques que je viens de faire valoir, il faut ajouter, dans l'in- térêt de l'opinion que j'ai la prétention d'établir ici, les preuves que je vais encore rassembler. Vers 1636 il arrivait souvent à cette démoniaque d'é- prouver pendant son sommeil des émotions bizarres, des