Le tokelau et son parasite / par le docteur Bonnafy.

  • Bonnafy.
Date:
1893
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Credit: Le tokelau et son parasite / par le docteur Bonnafy. Source: Wellcome Collection.

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    Dans un petit compartiment bien fermé partout, mais communiquant largement avec la grande boîte, on fait brûler du soufre. L appareil mis en train, bientôt les malades commencent a suer ; on pousse à la sueur en leur donnant à boire de l’eau Iroidc, et on les laisse exposés aux vapeurs sulfureuses chaudes tant qu’ils peuvent résister. En ma présence, au bout de vingt minutes,un des malades a demandé grâce. En sortant, les patients s’essuient en se frottant forte- ment; les deux jours suivants, les malades se lavent à l’eau chaude et au savon noir. Le troisième jour nouvelle fumi- gation et ainsi de suite. Souvent il faut une vingtaine de fumigations, ce qui fait, avec les intervalles nécessaires, un traitement de deux mois. Sûrement les malades sont décapés, mais sont-ils guéris? J’ai vu des malades guéris d'un tokélau peu étendu, je n'en ai pas vu guéris d’un tokélau étendu à tout le corps. Lel)r Corney, qui dirige le service médical des Fidji depuis de longues .années, m’a dit avoir pu guérir des cas de tokélau généralisé; le fait est donc possible, mais il n’en est pas moins évident, et c’est là une impression fortement sentie par le visiteur, que le tokélau est une maladie extraordinai- rement tenace quand elle a envahi tout le corps. Aux Fidji, l’autorité n’a pris aucune mesure pour isoler les cas de tokélau ; c’est ainsi, qu’arrivant à ['improviste avec le Dr Corney dans une école d’une des quatre-vingts îles habi- tées du groupe (l’île M’Benga), nous pûmes constater le tokélau chez deux élèves. Aux Fidji on traite tous les cas trouvés parmi les indigènes du dépôt, ainsi que les indi- gènes qui viennent spontanément se présenter à l’hôpital. Les chefs de tribus, par l’intermédiaire exclusif desquels le gouverneur administre la population indigène, savent qu’on traite le tokélau à l’hôpital de Suva et c’est tout. Après être resté dix-huit jours aux Fidji, je revins en Nouvelle-Calédonie où était mon poste de service comme médecin de la marine. Depuis vingt mois que j’habitais Nouméa, étant chargé