Sur les psychoses chez les juifs d'Algérie : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier le 13 décembre 1902 / par Victor Trenga.

  • Trenga, Victor, 1878-
Date:
1902
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Credit: Sur les psychoses chez les juifs d'Algérie : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier le 13 décembre 1902 / par Victor Trenga. Source: Wellcome Collection.

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    l’épée. Extirper une âme d’Israël, telle est la formule forte et sauvage, qui exprime cette pensée qu’un homme maudit est retranché, de ce fait, du reste des hommes. Ainsi le rituel juif est plein de malédictions liturgiques contre tous les ennemis d’Israël. L’expression de la douleur, physique ou morale, paraît également présenter, chez les juifs, une physionomie parti- culière, dictée par la tradition de la race. Comme ils sont bien les descendants de ceux qui, pour manifester leur deuil, revêtaient le sâq sordide, répandaient sur leur tête la poussière des chemins, se tailladaient cruel- lement tout le corps, — ces juifs qui, maintenant encore, à l’occasion de la moindre peine, se répandent en lamentations infinies, se roulent par terre, se frappent la poitrine. Ici les larmes, qui nous paraissent une manifestation normale de la douleur, ne suffisent pas : les larmes ne sont point bruyantes, et la douleur muette ne convient pas. On entre- tient, autour de l’événement malheureux, une excitation fac- tice, une atmosphère de hurlements, de cris. Seules les vocifératrices de la Corse, héritières des pleureuses antiques, peuvent être comparées à ces femmes juives qui hululent autourdu mort, en faisant mine de s’arracher les joues avec leurs ongles '. Souvent quand, dans une famille, un malade est gravement atteint, tous les parents, serrés l’un contre l’autre, s’appro- chent du lit et se communiquent, à haute voix, une sorte de courage artificiel. Partout se rencontre le goiit de la race juive pour l’outré, le théâtral. Beaucoup de juifs ont ainsi, par atavisme, une 1 II y a, chez les Juifs, des pleureuses de profession. A de certains jours, les femmes juives vont au cimetière pleurer et s’arracher les joues et les cheveux, sur les tombes. C’est un spectacle que l’on va voir par curiosité. 2