Les condisciples de Rabelais: la scolarité médicale de Montpellier au XVIe siècle / [Paul Delmas].

  • Delmas, Paul.
Date:
1913
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Credit: Les condisciples de Rabelais: la scolarité médicale de Montpellier au XVIe siècle / [Paul Delmas]. Source: Wellcome Collection.

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    En principe,la chambre n’est pas libre : défense au locataire d’in¬ troduire meretrices aut hommes perversos. Cependant, il est avec la règle des accommodements, à condition de sauver les convenances : si scholasticus sécrétas eas (mulieres) in cabiculum daceret, et ibi puellas duceret, et ibi paellas teneret qaas niultum desiderant, non posset tune eœpelli, qaia virgines et puellas soient in cameris abscundi et in secretis morari, surtout, ajoute-t-on, quando agitur de domina nobile aut honeste vwere reputata. Entre autres privilèges, — du fait de son départ, le bail prend fin de plein droit, — l’étudiant peut faire expulser tout voisin incommode, serrurier ou menuisier, dont le bruit gêne le calme nécessaire à ses études. Si, en retour, le tapage est le fait de l’un de ses condisciples, la peine de l’exclusion de la Faculté — pour trois jours — peut être prononcée contre lui. La chère était généralement médiocre et n’avait rien de panta¬ gruélique. D’après Félix Platter, « les jours gras, à dîner, on avait un potage de viande de mouton (rarement de bœuf), avec des navets, des choux... Chacun avait son assiette et mangeait avec ses doigts, Ensuite venait le rôti. Le vin ne manquait pas ; il est rouge foncé et se mêle avec beaucoup d’eau... » L’étudiant pauvre avait alors la ressource précieuse de fondations pour boursiers, connues sous le nom de Collèges. Par opposition à la Faculté qui portait le nom de Collège royal, on en distinguait deux : le Collège papal et le Collège municipal. Le premier, ou grand Collège, tirait son nom du pape Urbain Y, qui, originaire, de Crisac en Gévaudan, avait fondé, en (869, un établissement en faveur de douze étudiants en médecine du diocèse de Mende, et l’avait richement doté à cet effet : d’où les appellations synonymes de Collège des douze médecins ou Collège de Mende. Il était situé à l'angle des rues Urbain Y, son fondateur, et Germain, du nom du savant historien des écoles de Montpellier. En face, et moins important puisqu’il ne pouvait loger que deux boursiers, d'où son nom de petit Collège, se dressait dans la rue de ce nom le Collège de Girone. C’est, en effet, de cette ville qu’était ori¬ ginaire son fondateur, Jean Bruguière, docteur en médecine de Montpellier, dont le testament, en i452, avait été l’origine de cette fondation destinée à deux de ses concitoyens ou, à défaut, à deux Catalans. Détruite, comme la précédente, au moment des guerres de religion, cette fondation futtransportée, au xvie siècle, rue des Carmes, dans une maison encore aujourd’hui connue sous ce vocable. De plus, Jean du \ergier, président au Parlement de Languedoc, avait fait, en 1468, un semblable établissement en faveur de deux étudiants en droit; ce local, situé dans la rue qui en a gardé le nom, pouvait aussi statutairement être utilisé par les étudiants en méde¬ cine. Enfin, pour les plus pauvres, les ressources d'hospitalité qu’offraient les couvents de moines mendiants du voisinage contri-