Memoire ou l'on fait voir en quoi peut consister la preeminence de la medecine sur la chirurgie.

Desfontaines, Pierre-François Guyot, 1685-1745

Date:: [1737?]

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Credit: Memoire ou l'on fait voir en quoi peut consister la preeminence de la medecine sur la chirurgie. Source: Wellcome Collection.

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La Médecine n'a donc que des droits imaginaires fur la Chirurgie. Mais rappelles vous cet homme ^qui poffédoit à Athènes tant de richeffes chimériques, lorfqu’ il voyoit entrer des Vaiffeaux dans le Port : C’eft moi, difoit-il, qui fuis le maître de tous ces thréfors qui arrivent. Tels font les Méde¬ cins d’aujourd’hui , lorfqu ils voyent l’Amphiteâtre de Chirur¬ gie , où ils n’ont pas même droit d’entrer. C’efl: nous, difent- ils, qui donnons ici des Loix 5 ceux qui fe raflemblent dans ce lieu , ne fon^qu’exécuter nos ordres. Un jeune Médecin ; en fartant de l’Ecole, s’érige d’abord en maître de tous les Chirurgiens : les plus confommés lui paroiflent deftinés à lui obéir. La Faculté infpire cet efprit de domination aux jeunes Etudians, au lieu de leur expliquer fenfément les préceptes de leur Art $ on nourrit leur vanité des honneurs dûs à la Médecine : on va jufqu’à leur faire foutenir des Thefes fut la foumiffion qu’ils doivent exiger des Chirurgiens, qui n’ont; jamais reconu leur domination.! Car la Chirurgie ne doit rien à la Faculté de Médecines On fait tous les jours, par des procédés furs, de nouvelles tentatives pour perfe&ionner toutes les opérations. Tous les jours nos obfervations , nées de ces tentatives , enrichiflent l’Art ; & les Médecins font étonnés, & peut-être même humiliés, de nos admirables découvertes, où ils n’ont aucune part. De quel droit voudroient-ils que ces découvertes fuf-j fent de leur domaine ?Les maladies de la velïie font éclai¬ rées par notre travail 5 de nouvelles expériences en détermi¬ nent tous les jours les variétés , les difficultés, & les fuites* Des Médecins fpéculatifs, qui n’ont vu ces maladies qu’en pafiant, prétendront-ils éclairer la fagacité de ceux qui ont fçû épier la nature dans ces maux, en fuivre tous les fym- ptomes, & en trouver les remèdes efficacesf Les hernies, les étranglemens des inteftinsles obftacles qu’ils offrent à l’opération, les hernies, dis-je, avec leurs difficultés, que peuvent-elles attendre des Médecins ? Notre expérience approfondit tous les jours ces maladies : elle nous montre de nouveaux dangers & de nouvelles reffources. Une induftrie admirable a conduit nos mains dans les plus péril* ieux détours des inteftins, & dans le tiffu des parties les plus délicates. _ Quoi /