Memoire ou l'on fait voir en quoi peut consister la preeminence de la medecine sur la chirurgie.

Desfontaines, Pierre-François Guyot, 1685-1745

Date:: [1737?]

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Credit: Memoire ou l'on fait voir en quoi peut consister la preeminence de la medecine sur la chirurgie. Source: Wellcome Collection.

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près des vaiffeaux ; elle peut intereffer divcrfement Pimeftm ; la carie des os voifin's peut porter de la complication dans cette maladie. Or quels peuvent être les confeils des Mé¬ decins dans un tel cas? Voici ce qu’ils peuvent dire feule¬ ment au malade. « Nous ne voyons que le dehors de votre oî mal y ayez recours à un Chirurgien, qui pénétre dans Pin- o> térieur de la Mule ; fes mains l’inftruiront feules de l’état » de votre maladie, de fes progrès * de fa complication 5 c’eft « après avoir fondé la fiftule y après en avoir exa&emenc o> examiné la nature ôc les circonftances, qu’il aura les con- 35 noiffances neceffaires pour former une décifion fûre. Pour o» nous, fpeôtateurs oififs, nous 11e fçaurons que ce qu’il vou* »? dra nous apprendre. Lorfqudl prononcera que telle opé- 3o ration eft néceffaire, nous ne pourrons ni appuyer fa déci¬ sion, ni lui oppofer des difficultés; l’intérieur du mal, dont » la connoiffance le guide furement, nous eft entièrement 05 inconnu. 2.0. Les Médecins ne peuvent diriger le Chirurgien dans le cours de ïoperation 3 car devant ôc pendant l’opération les Médecins ignorent ce qui s’offre aux mains des Chirurgiens. Or c’eft précifément ce qui fe prefente à nos mains ,qui peut montrer les routes que l’on doit fuivre , qui fait voir les diffi¬ cultés ôc les reffources, qui nous marque l’étendue, les bor¬ nes, les variétés , les dangers de l’operation , qui nous guide à travers le tiffu des parties. Pendant que nous opérons, les Médecins ne peuvent prétendre qu’à la fonction de ces He- raults qui crioient autrefois aux Sacrificateurs, âge quod agis. Mais s’ils prenoient cette peine, leur voix ne pourroit être pour nous qu’une voix importune. Loin de redoubler notre attention , quife tranfporte ,pour ainfi dire, entièrement à nos mains, ôc au bout de nos inftrumens, elle ne ferviroit qu’à l’affoiblir Ôc à la troubler. 30. Dans les maladies compliquées de la Chirurgie y les Méde¬ cins ne peuvent dijlinguer celles qui font du reffort de la Méde¬ cine. Suppofons une playe , où quelque filet de nerf foit bleffé, ôc où quelque fuc foit épanché , fans pouvoir s’écouler. De chacune de ces deux caufes peuvent naître divers gen¬ res de maladies, qui auront les apparences de maladies mé¬ dicinales y car ces caufes peuvent produire la fièvre , le tranf-