La maladie du sommeil et ses rapports avec la pellagre : observation autopsie examen histologique des centres nerveux / par Albert Calmette.

  • Calmette, A. (Albert), 1863-1933.
Date:
1888
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Credit: La maladie du sommeil et ses rapports avec la pellagre : observation autopsie examen histologique des centres nerveux / par Albert Calmette. Source: Wellcome Collection.

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    tique en juillet 1887, c’esl-a-dire plus de trois mois apres l’autopsic. Sur loute la hauteur de l'axe medullaire, du cervelet el d’une partie de la protuberance, il existe des fausses mem¬ branes tres minces, gelatiniformes. Ces membranes, qui pre- sentent une cbarpente conjonctive d’une tenuite extreme, s’eta- lent sur toute la surface de la pie-mere : eelle-ci, tres epaissie- au niveau des plaques de ramollissement, offre dans ces memes regions un aspect libreux. Diverses coupes pratiquees dans la substance cerebrale, an niveau des circonvolutions frontales, des corps stries, des cou¬ ches optiques et des pedoncules, ne presentent rien d’anor- mal : l’ecorce du cerveau n’cst le siege d’aucun processus de sclerose; nulle part on ne trouve. de ces fibrilles lines et en- chevetrees dans tous les sens, qui sont la caractcristique de lissus sclereux. 11 n’existe non plus aucune trace de ramollis¬ sement sur toute la surface des hemispheres. II n’en est pas de meme du cervelet: loute la peripherie de cet organe, surtout dans ses parties qui avoisinent le bulbe, a ete mal durcie par la liqueur de .Miiller. La pie-mere y etait epaissie : elle se detache avec beaucoup de diificulte, et en- traine avec elle des fragments de substance grise qui adherent aux parois des vaisseaux de cetle membrane. — Sur une coupe verticale, les couches profondes de la substance grise des lobules paraissent encore intactes, mais Ta couche superfi- cielle, iramediatement sous-jacente a la pie-mere, est dissociee. infiltree de granulations tres pelites, et les cellules nerveuses y sont naturellement atropbiees. Les memes alterations se retrouvent au bulbe et sur toute la hauteur de l’axe medullaire : en certains points sculement, la pie-mere est soulevee, et, au niveau des plaques de ramol¬ lissement signalees dans l’autopsie, les lesions sont plus pro¬ fondes. Nulle part, cependant, il nVxistc de degenerescence sclercuse. Le ramollissement et l'inflltration granuleuse n’m- o teressent jamais toute I’epaisseur des cordons lateraux ou an- terieurs, mais seulement une assez petite etendue de leur sur¬ face; les cordons posterieurs sont presque parloul respecies. J’ai encore examine quelques fragments des troncs nervcux qui constituent le plexus lombaire, mais je n’y ai trouve alicune trace de degenerescence. LA MALAD1E DU SOMMEIL ET SES RAPPORTS AVEC LA PELLACRE. 327 IV Pathoqenie. — Par ce qui precede, on voit que la maladie du soinmeil, dans le cas de Nicolas Obaga, est vraiscmblable- ment le resultat d’une lepto-meningile chronique, e’est-a-dire d’une inflammation chronique de la pie-mere spirale et cere- belleuse, avec integrity complete des autres meninges et de la pie-mere cerebrale. Le developpement de cette iepto-meningitc oceipito-rachidienne s’est accompagne d’un ramollissement tres superliciel de la substance grise peripherique du cervelet et de la substance blanche peripherique dc l’axe medullaire. Sans aucun doute, l’irritatiou de la pic-mere hulbaire a etc le point de depart de la maladie, car, a cc niveau, les lesions sont plus profondes : 1’inflammation a du gagner ensuite de proche en proche le cervelet et la protuberance d’une part, la moelle de l’autre. Le mecanisme de la raort est tres’compre¬ hensible par la simple cessation de faction bulbairc, qui s’est produile lorsque le ramollissement a envahi les noyaux d’ori- gine ou les radicules du pneumogastrique. * Les medecins qui ont fait des autopsies de sujets ayant suc- combe a la maladie du sommeil ont presque tous signale des alterations des meninges, mais aucun d’eux n’altribue a cette lesion l’importance qu’elle doit avoir, a- ce qu’il me semble, dans la genese de f hypnosie. Clarke (1840) aurait trouve plusieurs fois de la meningite cerebrale, et, dans un cas, une hemorrhagie a la surface de la moelle dans la region du cou. Dangaix, au Gabon (1861), a note, dans un autre cas, l’in- jection des meninges craniennes, des arborisations de la pie- mere cerebrale, la congestion des veines de Galien avec coagula; l’hyperemie, le ramollissement du tissu du cer¬ veau, et, a l’ouverture du crane, Tissue d’un flot de liquide renl'ermant-quelques flocons albumineux. Dans une seconde aulopsie, il a trouve du piquete dans le cerveau, le cervelet et la moelle. Gaigneron et Lherminier, a la Guadeloupe (1864), ont con¬ state une inflammation des meninges de la protuberance annu- laire, des couches optiques, du cervelet, avec ramollissement