Revue générale : les grossesses fantômes, étude clinique et médico-légale : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier le 11 décembre 1901 / par André Dufoix.

  • Dufoix, André, 1876-
Date:
1901
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Credit: Revue générale : les grossesses fantômes, étude clinique et médico-légale : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier le 11 décembre 1901 / par André Dufoix. Source: Wellcome Collection.

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    pas en temps ordinaire. Son caractère changea aussi, elle devint très gaie, et riait à la moindre chose. Dans la première quinzaine de mai. celte femme perdit du sang. Six jours plus tard, voyant que cela persistait, elle se décida à aller trouver un médecin qui conseilla degarder le reposabsolu. Depuis lors ses règles lui apparurent tous les mois, mais comme elle savait que chez certaines femmes la grossesse n’empêche pas toujours les règles de se produire, elle fut rassurée à ce point de vue, et à quatre mois, elle crut sentir remuer son enfant. Elle traduit celte sensation en disant <« qu'elle éprouvait comme des chatouillements au fond de l’abdo- m *n ». Elle fit alors commencer une layette, et, étant donné son irnpres- t sionnabilité et ses fausses couches antérieures, on lui conseilla de garder le lit pour prévenir tout accident. A huit mois, et à une époque qui correspondait à peu près à ses règles, elle fut prise de douleurs dans les reins et dans le bas ventre. On vint me chercher croyant qu’elle allait accoucher. Je l'examinai. Cette femme n’avait pas de masque de la grossesse. Ces seins, volumineux, ne présentaient ni aréole secondaire, ni colostrum. L’abdomen avait un aspect étalé ; il était volumineux et ne présentait ni ligne brune, ni vergetures. Par le palper, on ne sentait absolument rien. Par la percussion, on entendait de la sono- rité partout, et, à l’auscultation, quelques borborygmes intestinaux simplement. Au toucher, col assez long, presque pas ramolli, petit bassin abso- lument libre, rien dans les culs-de-sac. Comme je ne trouvais aucune tumeur présentant des connexions soit avec les ovaires, soit avec les trompes, soit avec l’utérus, il me fut facile de constater l’absence complète de grossesse. Pour terminer mon examen, je lis la recherche sommaire des signes possibles d’hystérie. La titillation du fond de la gorge et de la luette ne causa à la femme aucune nausée. La compression de la zone ovarienne faillit déterminer une crise, et elle finit par m’avouer que depuis son mariage, à la moindre contrariété, elle avait des crises d’hystérie (diagnostiquées au traitement). /e développement du ventre était simplement dû à la surcharge graisseuse des parois abdominales.