Considérations sur les épidémies de fièvre jaune observées à la Guadeloupe pendant les années 1838 et 1839 : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 13 novembre 1840 / par Brette (Jean-Baptiste-Charles).

  • Brette, Jean Baptiste Charles.
Date:
1840
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Credit: Considérations sur les épidémies de fièvre jaune observées à la Guadeloupe pendant les années 1838 et 1839 : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 13 novembre 1840 / par Brette (Jean-Baptiste-Charles). Source: Wellcome Collection.

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    dans leur chambre, s’être faits la barbe et même s'être promenés dans la cour de l’hôpital. C’est le moment où le médecin doit redoubler de surveillance et de soin, afin de prévenir les accidents qui succèdent sou- vent à ce mieux insidieux : en ell’et, après ce calme viennent les vomisse- ments, d’abord des matières ingérées dans l’estomac, ensuite bilieux et enfin noirs. La nature des vomissements noirs n’est pas toujours la même: ainsi, le plus souvent, les matières vomies sont des stries noirâtres ayant une très-grande ressemblance avec le marc de calé ou la suie délayée dans de l’eau ; d’autres fois c’est une eau visqueuse légèrement colorée , au milieu de laquelle on voit surnager des flocons ou des grumeaux noirâtres ( plusieurs médecins ont donné à ce genre de vomissements le nom de chocolat ) ; enfin , ce sont des matières de couleur grisâtre tirant sur le brun , et simulant assez bien de la mie de pain trempée dans de l’eau rougie. Ces deux derniers genres sont les avant-coureurs des vomisse- ments noirs ; cependant ils laissent encore un peu d’espoir , tandis que les véritables vomissements noirs ne sont que trop souvent mortels. Au reste, les vomissements se succèdeut avec d’autant plus de rapidité et sont plus difficiles à calmer, que le malade s’obstine à vouloir prendre des bois- sons , afin de calmer la soif qu’il éprouve et la chaleur qu’il ressent à la région épigastrique. C’est alors aussi que les symptômes de l’adynamie se font remarquer : la langue devient sèche, pointue, rouge sur les bords; elle se racornit, se recouvre, ainsi que les gencives et les dents, d’un enduit fuligineux; que le pouls acquiert de la fréquence, devient petit, filiforme, irrégulier et intermittent; le malade fait de longues in- spirations et pousse de profonds soupirs ; la prostration des forces aug- mente; la couleur ictérique se prononce davantage: les urines, qui avant les vomissements étaient déjà rares, se suppriment entièrement; les selles sont noires et fétides ; tout le corps se couvre d’une sueur froide et vis- queuse d’une odeur infecte (suîgmeris) ; l’agitation devient extrême ; le ho- quet survient ; le malade ne se trouve bien nulle part, et se fait transporter d’un lildans un autre ; enfin , il succombe le troisième ou le cinquième jour, tantôt plus tôt, tantôt plus tard , en conservant la plupart du temps sa con- naissance pleine et entière jusqu’au dernier moment. Quelquefois cependant le cerveau, qui avait été fortement affecté dès le début de la maladie, 2