Les ambulances de la presse, annexes du Ministère de la guerre pendant le siège et sous la Commune 1870-1871.

  • France. Ministère de la guerre. Comité des ambulances de la presse.
Date:
1872
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Credit: Les ambulances de la presse, annexes du Ministère de la guerre pendant le siège et sous la Commune 1870-1871. Source: Wellcome Collection.

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    Les idées que nous venons d'émettre ne sont point neuves. Dans ma première jeunesse, je les ai souvent entendu professer par plusieurs grands économistes dans l'intimité desquels j'ai vécu. Les machines ont créé avec les grandes industries des armées de travailleurs ; qu'est-il arrivé? Le travailleur se perd dans la masse, il devient un numéro, il n'a plus aucun rapport avec les patrons, ou plutôt avec cet être ano- nyme qu'on appelle la société en commandite. Autrefois, l'ouvrier n'était point séparé du patron, il vivait de sa vie, comme l'ouvrier agricole. Aujourd'hui, livré à lui-même, à toutes les mauvaises in- fluences qui l'entourent j il s'insurge contre une société dans laquelle il vit isolé. J'aborde là, à la vérité, une question sociale ; mais, si le seul fait de signaler une misère sociale et de travailler à la faire disparaître me transforme en socialiste, alors je dirai : tous les bienfaiteurs de l'hu- manité ont été des socialistes comme moi, et saint Yincent de Paul mé- riteratt plus que personne cette épithète. L'industrie moderne a créé des misères et des infortunes que la société doit s'efforcer de secourir, elle ne doit pas laisser à la charge de l'État des responsabilités qu'il ne peut accepter. Les sociahstes modernes ont bien créé des associations ouvrières ; mais ces associa- tions, il faut le dire, n'ont le plus souvent qu'un but, c'est de renver- ser la société organisée sous l'influence de l'idée chrétienne, et d'y substituer une collectivité qui ne serait plus régie que par ses passions et ses appétits ; d'où le nom de Dieu serait effacé, et avec lui la famille et la propriété. La Commune a tenté de réaUser ce rêve monstrueux, et elle a péri dans le sang et dans la boue, comme périront toutes ces tentatives monstrueuses contre la famille et contre l'ordre moral. Mais si la Commune n'a rien détruit, il faut bien le reconnaître, la société n'a rien organisé d'efficace pour améliorer les conditions défavorables dans lesquelles se meut le travailleur. L'instruction publique et obli- gatoire, défendue avec tant de chaleur par ses partisans, n'aura point résolu le problème. Si elle avait pour résultat de faire comprendre aux ouvriers que les idées enseignées par les socialistes matérialistes ne peuvent que les mener à leur ruine eux et leurs chefs, qui ignorent les conditions d'existence de toute société prospère et régulière, on aurait atteint là un grand point ; mais l'instruction pour la diffusion des lu- mières amenât-elle l'améhoration dans l'état du travailleur, ce temps sera encore bien long. En attendant qu'il arrive, pourquoi la Société de secours aux bles- sés de terre et de mer n'aborderait-elle point la question sociale, comme on l'appelle, par son côté le plus tangible,par les souffrances, et surtout par celles du blessé de l'industrie? Si nous avions le bonheur de réussir dans notre tentative parisienne,